Après le rapport de force de ce matin, les ouvriers de Fonderie de Bretagne ont réussi à obtenir une visio avec des représentants de Renault, cet après-midi à la sous-préfecture de Lorient. Une visio décevante qui va alimenter les tensions…
« Ils ont 4 jours devant eux », a annoncé Maël Le Goff en sortant de la sous-préfecture après plus d’une heure de visio avec les dirigeants de Renault. Colère froide pour le syndicaliste qui ne digère pas le ton des représentants de la multinationale. « Ils ont commencé la réunion sur la base de la reprise du travail. Ils nous ont même dit que certains ouvriers sont prêts à reprendre le travail ! Quand on leur a demandé avec quel tonnage, ils ont répondu 19000 tonnes autrement dit le tonnage actuel. » Comprenez qu’il n’est pas question pour Renault de rapatrier du tonnage délocalisé. « Les seuls qui ont le tonnage, c’est Renault ! C’est pour cela que nous voulons rester dans le groupe ». Mais le mépris affiché par les interlocuteurs des syndicalistes aujourd’hui laisse penser que le rapport de force évolue peu, malgré la mobilisation énorme des travailleurs de Caudan.
La détermination des ouvriers est pourtant intacte : « on ne peut plus faire marche arrière. Même la sous-préfecture est blasée par cette visio, de voir comment Renault traite ses salariés. On veut que l’État participe à ce type de réunion. Que va-t-il faire ? Ils veulent un drame social ? Il y a un an, ils nous ont dit : « atteignez les objectifs et on verra ». On les a dépassé ! Mais De Meo [directeur général] et Senard [président] sont intouchables », dit Maël Le Goff.
Rendez-vous est pris en début de semaine prochaine avec Renault à Paris. Les ouvriers continuent donc leur occupation de l’usine. Pas de gaîté de cœur car cela fait un an que le conflit dure. Pour accentuer la pression, les syndicalistes ont menacé de « mettre les plaques modèles de la Zoé au feu ». A chaque « provocation », une pièce serait détruite. Sachant qu’elle coûte environ 100000€ chacune, on passe encore un cran dans la mobilisation.