Début 2016, Le Peuple breton vous avait tenu au courant de la sortie d’un dossier sur les violences policières en France. Ce dossier était publié par l’Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), ONG agissant certes contre la torture mais aussi contre les mauvais traitements où que se soit dans le monde… dont la France. Ce dossier était paru sous la direction d’Aline Daillère, sa responsable des programmes France (prison, police, justice). Elle vient de publier une nouvelle étude.
Dans cette étude, l’ACAT s’interroge sur le sujet « Quelles armes pour la police ? ». C’est donc de nouveau Aline Daillère qui se lance dans une analyse de fond, avec la collaboration de Mariam Chfiri, nouvelle chargée des relations média à l’ACAT. Que nous dit ce dossier ?
Dans la liste des armes citées comme utilisées par la police française, le dossier nous apprend en introduction : « Flashball, LBD 40, grenades de désencerclement, grenades GLI F4 et bientôt Penn Arms PGL-640-3…. Autant d’armes que l’on imaginerait facilement dans des jeux vidéo. Dangereuses, mutilantes pour certaines meurtrières, elles n’ont pourtant rien de virtuel. Alors que s’ouvre le salon Milipol où elles sont mises à l’honneur, l’ACAT alerte les autorités françaises sur la dangerosité des armes dont elle se dote et sur le caractère contre-productif et possiblement contraire au droit international du recours à ces armes. »
Le Peuple breton a cherché à en savoir un peu plus sur le « Penn Arms PGL640-3 » que ce qui est indiqué sur la fiche technique contenue dans le dossier. Et a fini par trouver qu’il s’agit d’un « lance-grenades multi-coups » ou « à répétition », capable d’envoyer 6 projectiles d’affilée jusqu’à 100 ou 150 m. Une centaine de ces lance-grenades « seraient » en fonction en France et en dotation dans la police depuis 2010.
Mais c’est surtout l’une des armes de la police américaine. Une photo d’un policier l’utilisant à Ferguson a fait le tour du monde et figure en couverture d’un rapport policier sur le maintien de l’ordre lors des émeutes après la mort de Michael Brown : « An officer fires a Penn Arms Pump-Action Multi-6 Shot Launcher near W. Florrisant Avenue, Ferguson on Monday, August 18, 2014 »
Pour rappel, Michael Brown est ce jeune noir de 18 ans tué par un policier le 9 août 1914 dans cette ville de 21 000 habitants située en banlieue de Saint-Louis (Missouri), qui fût alors le théâtre d’affrontements très violents entre manifestants et forces de l’ordre.
Si la police française prend exemple sur la police de l’Oncle Sam, il n’est pas sûr que la non-violence y soit gagnante.