La journée archéologique régionale s’est tenue le 12 mai à Rennes à la Maison des sciences de l’Homme. Cette 2ᵉ édition organisée par le Service régional de l’archéologie (SRA) est l’occasion de mettre en lumière l’importance de la recherche à travers la promotion de sites remarquables et de leur territoire. À l’ère du numérique, les nouvelles données scientifiques qui complètent utilement nos connaissances sont désormais plus accessibles.
Cette rencontre régionale aura lieu désormais chaque année avec un programme associant deux types d’intervention sur lesquelles les compétences des archéologues sont sollicitées. L’archéologie programmée, motivée par des objectifs de recherche scientifique, et l’archéologie préventive, à l’occasion de travaux d’aménagement ou d’urbanisme.
L’archéologie programmée, comme à Motten-Morvan
Le site privé de Motten-Morvan est situé au bord du sentier de grande randonnée GR 37, sur la commune de Saint-Aignan, en aplomb du Blavet qui délimite la frontière départementale entre Morbihan et Côtes-d’Armor, héritage d’une limite de territoire datant d’avant l’an mil.

Les premières fouilles y ont eu lieu en 2020 et 2021 sous la direction de Victorien Leman avec le soutien financier de la DRAC, de Pontivy Communauté et de l’association Timilin. L’archéologie a permis en quinze jours d’invalider toutes les hypothèses échafaudées à propos de cette architecture de terre millénaire incroyablement bien conservée. Aucun texte d’archive ne permettait de fournir d’autres formes de connaissance sur ce site, ce qui n’est pas un cas isolé : la thèse en archéologie médiévale menée par Lucie Jeanneret accompagnée par l’association Timilin a permis de repérer un nombre conséquent de vestiges en Centre-Bretagne et de recenser leur état de conservation.
Archéologie préventive, comme à Moréac
Plus connue sans doute, notamment grâce à l’INRAP, l’archéologie préventive permet la détection et l’étude scientifique de vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux ou des opérations d’aménagement.
Véritable voyage dans le temps, mais aussi dans des paysages et des espaces ruraux parfois moins exposés à l’intérêt médiatique, le programme concocté par le SRA pour cette Journée régionale de l’archéologie a permis de s’informer sur la diversité des opérations récemment réalisées, de la Chapelle-des-Fougeretz (Ille-et-Vilaine) à Carhaix-Plouguer (Finistère), en passant par Bon-Repos-sur-Blavet (Côtes-d’Armor) ou Moréac (Morbihan), commune plus connue pour son activité agro-industrielle.
Un important chantier de fouilles y a été confié en 2022 à l’entreprise Évéha, basée à Limoges. Yann Dufay-Garel, archéologue breton, a conduit cette opération préventive liée à un projet d’extension de zone d’activité porté par Centre Morbihan Communauté. Sa présentation de l’établissement rural gaulois de Kerabuse, déjà identifié dans les années 1990 grâce à la prospection aérienne, a clôturé la journée.

Cette journée organisée par la DRAC pour partager des éclairages scientifiques sur différentes époques de l’Histoire de Bretagne a rassemblé des professionnels, des étudiants mais aussi de simples passionnés. Car ces derniers, qu’ils soient riverains, bénévoles associatifs ou propriétaires de sites historiques, font un travail de terrain et participent à leurs niveaux à l’intérêt que suscite l’archéologie auprès du grand public.
Quelques idées de sorties…
Pour celles et ceux qui ont manqué les Journées européennes de l’archéologie il y a quelques jours, voici une liste non exhaustive de rendez-vous à noter si l’archéologie fait partie de vos centres d’intérêt :

- Les Journées du patrimoine de pays et des moulins les 23, 24 et 25 juin, avec près de 70 sites à visiter en Bretagne.
- La 3ᵉ édition du « festival Paysages, rencontres poétiques de Motten-Morvan », à Mûr-de-Bretagne, du 30 juin au 2 juillet. Au programme figurent plusieurs conférences consacrées à l’archéologie. Parmi celles-ci : l’intervention de Cyrille Chaigneau, archéologue à Carnac, vendredi 30 juin à 18h30, ou celle intitulée « Quel musée d’archéologie pour demain en Bretagne ? » présentée samedi 1ᵉʳ juillet à 11h par Céline Kergonnan, présidente du Musée de l’archéologie de Plussulien et enseignante-chercheuse associée à l’université de Rennes-2.

- Le Chronographe, centre d’interprétation archéologique de Nantes Métropole, implanté sur le site archéologique de Saint-Lupien à Rezé. Dans l’exposition « C’est arrivé près de chez vous », en place jusqu’en janvier 2024, le visiteur découvre le quotidien des archéologues, avec un coup de projecteur sur 13 fouilles marquantes de la métropole nantaise.
- Vorgium, le centre d’interprétation archéologique virtuel de Poher Communauté qui a ouvert ses portes à l’été 2018 et qui propose une exposition permanente sur l’ancienne cité gallo-romaine des Osismes.