Ian Smith est un talentueux folk singer irlando-écossais, dans la lignée de Bob Dylan ou de Joni Mitchell. Il a sorti en juin son sixième album The Woodstock Sessions, une aventure à lui tout seul, dans laquelle on retrouve les plus fameux des musiciens, de New York à Edinbourg.
Originaire d’Écosse, Ian Smith s’est installé en Irlande, dans le Donegal, voici trente-cinq ans.
Une région où il s’est particulièrement investi dans la promotion de la musique traditionnelle.
Au cours de toutes ces années, il a enregistré cinq albums, certains très marqués par la
musique traditionnelle – « du folk celtique mâtiné de traditionnel » comme il me le disait lui-même lors d’une rencontre il y a quelques années –, d’autres plus personnels, explorant les différentes musiques desquelles Ian revendique l’influence, comme le blue grass ou la pop music.

Un album fait de rencontres
C’est justement avec un album très personnel qu’il nous revient cette année, The Woodstock
Sessions, un album pour lequel il a beaucoup écrit et composé, parfois seul, parfois avec
l’aide d’autres auteurs et musiciens : Conor Bowman, Tim Daly et Enda Cullen, Jim Murray,
Colin Matheson et Jodi Gallagher.
L’album trouve son origine lors d’une visite à son ami musicien Rob Stein à Woodstock. Après
avoir « sessionné » et enregistré quelques chansons en duo, Rob Stein envoie à Ian plusieurs
chansons enregistrées avec de grands musiciens de Woodstock comme Kyle Esposito, Eric
Parker, Conor Kennedy, Sean Dorrian ou encore Gail Ann Dorsey, la bassiste de David Bowie, et Manuel Quintana, le batteur de Carlos Santana…
À partir de ce moment-là, l’idée d’un album germe dans la tête de Ian, car il a de son côté
quelques démos enregistrées avec des musiciens du Donegal : Manus Lunny, Stephen
Campbell ou Ted Ponsonby. Et le résultat de tout cela, grâce à l’incroyable rencontre de
musiciens américains, irlandais et écossais, est un album fort original, enregistré à la fois à
Woodstock, dans le Donegal et à Édimbourg.
Douze titres, à l’écriture acérée
Douze titres se succèdent avec bonheur. Les textes de Ian révèlent, comme à chaque fois, des
trésors de sensibilité et un regard acéré et lucide sur tout ce qui l’entoure : « People are People »,
« Sincere », « Feel Good Day » ou « Arabica Blues ». On retrouve deux titres déjà présents sur son
premier album Restless Heart (2002) : « James » et « Last Call », dans un habillage musical
renouvelé, ce dernier titre figurant également sur son album de 2019, de même que « Missing
Trains », une chanson de Conor Bowman.
Attardons-nous au passage sur la fort belle illustration du livret de l’album, œuvre de
Donna Boylan, une artiste vivant à deux pas de chez Ian, à Ailt an Chorráin / Burtonport dans le Donegal. Réalisée à l’aquarelle, cette illustration représente le voyage de Ian Smith depuis l’Irlande, avec le petit sorbier et le camping-car VW, jusqu’à Woodstock aux États-Unis, avec le séquoia géant.
Un fort bel objet. En tout, près de cinquante minutes de chansons savamment distillées par un folk singer de grand talent qui n’a pas toujours la reconnaissance qui lui serait due et qui mériterait d’être plus médiatisé de ce côté-ci de la Manche.

The Woodstock Sessions
Autoproduit IS CD 0005
20 € sur
www.iansmithmusic.net