Dans notre monde, les communautés les moins responsables sont les plus exposées aux conséquences de la crise climatique. Malgré les alertes du GIEC, les décideurs ne progressent pas vraiment. Les acteurs de la solidarité et de la coopération internationale continuent, eux, d’agir concrètement à travers le monde avec son approche territorialisée du climat, qui tient compte des réalités socio-économiques, culturelles, environnementales de chaque communauté. Individuellement ou dans nos communes, chacun peut agir à son niveau.
Lors de la COP 27 en Égypte il y a quelques jours, l’aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique a finalement été acté. Mais la conférence organisée par l’ONU a échoué à mettre d’accord les dirigeants mondiaux sur la baisse des gaz à effet de serre et la nécessaire sortie des énergies fossiles.
Au niveau local, des élus, organismes, militants agissent à travers le monde sur ces questions des transitions, dans le cadre de ce qu’on appelle la coopération internationale. Les transitions, c’est justement le thème du nouveau numéro de la revue des Réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA).
Les transitions au sommaire de la revue annuelle du Réseau Bretagne Solidaire
En Bretagne, séparation administrative oblige, deux réseaux animent le travail de solidarité et de coopération internationale : le Réseau Bretagne solidaire, basé à Lorient, et Pays de la Loire coopération internationale, basé à Angers. Leur rôle est d’identifier les acteurs internationaux dans leur périmètre respectifs (collectivités territoriales, associations, établissements d’enseignement et de recherche, acteurs économiques…) pour les informer, les soutenir et leur permettre de collaborer au profit de nombreux projets à travers le monde. Pour mieux comprendre ces réseaux, et pourquoi pas vous y investir, visionnez cette vidéo :
Selon les RRMA, « réfléchir sur les transitions, c’est tenter de penser le passage d’un système global, qui nous met en danger, à de nouvelles formes – énergétiques, sociales, économiques, culturelles et politiques – plus respectueuses de la nature, de notre environnement, mais aussi de nous-mêmes. »
Leur revue annuelle met donc en lumière les dernières données sur le sujet. Elle donne la parole à Franck Lecocq, co-auteur du dernier rapport du GIEC (groupement intergouvernemental d’étude du climat), ou à Véronique Bordes, professeure à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, qui travaille sur l’implication des jeunes.
Elle met surtout en parallèle le travail des acteurs associatifs bretons de la coopération, avec des témoignages et des exemples concrets d’aide aux pays moins développés : dans le domaine de la santé, du numérique, de la gestion des déchets, l’accès à l’eau, à l’énergie, la formation, la citoyenneté…
Selon Alain Diulein, président du Réseau Bretagne solidaire, « Nous voyons que des initiatives sont prises à tous les niveaux. Il convient maintenant de concevoir avec nos différents interlocuteurs et partenaires une alternative au fonctionnement actuel de notre monde : surconsommation, gaspillage, individualisme, repli sur soi. Cette réflexion sur les transitions énergétique, alimentaire, agricole… permettra une prise de recul vis-à-vis de ce système global, simpliste qui inéluctablement mènera à la destruction de notre planète. »
La revue annuelle – et gratuite – du Réseau Bretagne solidaire sort mi-décembre : pour la lire en ligne ou demander à la recevoir, ce sera par ici.
À Nantes, une journée de mutualisation des expériences face au changement climatique
Mercredi 30 novembre, le réseau Pays de la Loire coopération internationale organise la 3e édition de son rendez-vous annuel « Les CLES pour l’international », pour rassembler les acteurs et actrices régionaux de la coopération internationale. Mutualiser les expériences, s’informer, se former ensemble, s’entraider de façon solidaire, c’est tout l’enjeu mis en avant à Nantes autour d’une thématique – « changement climatique, biodiversité et énergies renouvelables » – qui n’est pas sans rappeler un autre événement tenu à la Cité des congrès de Nantes en mars 2022, cette fois au niveau européen, le Climate Chance.
Au programme : des conférences, des ateliers d’échange, une projection-débat. L’événement se tient à Nantes le 30 novembre de 13h à 22h, à l’Euro Meeting Center, quartier gare sud. Pour accéder au programme complet et s’inscrire gratuitement, c’est ici.
Un baromètre 2022 des acteurs de la coopération internationale
Il permettra d’alimenter les débats à Nantes. À partir des données collectées auprès de 10 régions administratives de France, les RRMA ont publié en avril 2022 un baromètre des acteurs de la coopération et de la solidarité internationales. Cet état des lieux donne des indications chiffrées, par exemple : les réseaux des régions administratives Bretagne et Pays de Loire comptent respectivement 179 et 465 structures identifiées, soit beaucoup moins qu’en Normandie (897) et Centre-Val de Loire (994) ou encore qu’en Bourgogne – Franche-Comté (3 339).
Cet inventaire recouvre des réalités et des dynamiques territoriales très diverses. Plus que des chiffres, il permet de rendre visible le travail réalisé par des associations, des collectivités, des acteurs de l’éducation, en matière de solidarité internationale et de montée en compétence à travers la mutualisation de leurs pratiques. Ce document a aussi l’intérêt de présenter les limites de l’exercice.
Des outils existent pour les communes ou collectivités territoriales éloignées de l’international
Deux autres rendez-vous sont programmés par le réseau nantais : un groupe de travail à Nantes le 13 décembre autour de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale (ECSI) et, le lendemain à 11h30, une présentation en ligne sous forme d’atelier dédié à un nouveau programme d’accompagnement des collectivités proposé et animé par France Volontaires.
Les Volontariats internationaux d’échange et de solidarité (VIES), en envoi ou en accueil, représentent une opportunité pour les collectivités territoriales d’inscrire leurs ambitions de développement local et de coopération internationale dans une autre dimension.
En décembre 2021, la plateforme française du volontariat international d’échange et de solidarité France Volontaires a lancé un programme pour encourager ce volontariat, notamment auprès des collectivités territoriales éloignées de l’international ou du volontariat. Le programme « Territoires volontaires » prévoit ainsi, à travers un dispositif clés en main, d’accompagner la mobilisation de volontaires dans le cadre du service civique et/ou du volontariat de solidarité internationale.
La sélection des collectivités sera réalisée dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt lancé fin 2022/début 2023. Pour intégrer ce dispositif, les communes ou autres collectivités territoriales peuvent contacter les deux réseaux actifs en Bretagne : Réseau Bretagne solidaire et Pays de la Loire coopération internationale.