C’est un événement à la hauteur de l’attente : 7 ans depuis sa composition, pour voir paraître cette troisième symphonie. Un album « d’une beauté à vous arracher des larmes », selon Philippe Cousin qui a pu écouter les 16 opus. Deux concerts sont prévus les 24 et 25 novembre à l’opéra de Rennes.
Et de trois ! Après ses deux précédentes symphonies, « Bretagne » en 2000 et « Iroise » en 2004*, Didier Squiban avait composé une troisième œuvre intitulée « Symphonie du Ponant » en 2015, une œuvre magistrale qui rend hommage aux îles du Ponant. Hélas cette symphonie n’avait pas été enregistrée à l’époque et il a fallu attendre avril 2021 pour qu’enfin cette œuvre grandiose voie le jour. C’est l’excellent album qui sort cet automne.
Un album construit à partir de quinze thèmes, comme les quinze îles du Ponant et en sept
mouvements, comme les sept îles des Côtes-d’Armor. Pour ce faire, Didier a fait appel à l’Orchestre national de Bretagne dont il est un compagnon de route depuis plus de vingt ans. Sous la conduite de la morlaisienne Ariane Matiakh, les cinquante musiciens de l’orchestre interprètent ici la nouvelle symphonie de Didier Squiban, complétant ainsi sa trilogie symphonique.
Avec la Victoire du jazz Baptiste Trotignon au piano
Entre temps, la santé de Didier lui a joué quelques tours et c’est le pianiste Baptiste Trotignon
qui officie sur cet enregistrement. Victoire du jazz 2003, il est l’un des meilleurs interprètes de sa génération. À ses côtés, Arielle Besson à la trompette, une pointure internationalement reconnue sur la scène jazz européenne ; elle aussi lauréate d’une Victoire du jazz en 2015.
Et puis il y a d’autres célébrités de la scène bretonne, au premier rang desquels Sylvain Barou aux uilleann pipes, duduk et flûte traversière, Bernard Le Dréau au saxophone, Jérôme Kerihuel aux percussions et Didier Ithursarry à l’accordéon. Enfin, un soutien de poids auprès de Didier : Geoffroy Tamisier, qui a cosigné plusieurs des morceaux de cette symphonie et a coordonné l’orchestration.
On démarre au « Baradoz » avec un clin d’œil à trois Bretons, les poètes Pêr-Jakez Helias et Xavier Grall auxquels Didier a associé le journaliste et écrivain Loeiz Guillamot, qui avait écrit le texte « Evid Didier S. » On poursuit par des mélodies mélangeant le jazz, le traditionnel et quelques mesures asymétriques. Gavottes, an dro et laridés s’enchaînent. Et « O Elez ar Baradoz », un cantique léonard qu’il jouait enfant dans l’église de Ploudalmézeau.
Un discret mais vibrant hommage à Armel, son fils, parti trop tôt rejoindre le Tir Na Nóg ; de
l’émotion à l’état pur. Cette symphonie s’achève en adressant un salut au grand barde qu’était Glenmor, dont le chant révolutionnaire « Kan Bale an ARB » a inspiré Didier.
Depuis toujours, l’œuvre musicale de Didier Squiban est la rencontre de plusieurs univers, des
musiques traditionnelles bretonnes, de l’improvisation jazz et également de la musique
classique dans laquelle il a débuté. Ce vingt-sixième album est d’une beauté à vous arracher des larmes. Un incontournable
À lire aussi… Un entretien inédit de Didier Squiban
à retrouver dans le tout nouveau magazine de novembre !

« Symphonie du Ponant »
CD1185/DB10
17 € chez Coop Breizh