
Michel Beaupré est retraité de l’Éducation Nationale reconverti dans la vente des vins du Pays nantais. Il a été formateur à l’IUFM de Nantes et habite Morlaix depuis plusieurs années maintenant. Il est candidat sur la 4e circonscription du Finistère.
Quel a été votre parcours politique ? Pourquoi avoir choisi de militer à l’UDB ?
J’ai d’abord été sympathisant, dès mes 18 ans avec la lutte contre les centrales du Pellerin et de Plogoff. Les luttes sociales en Bretagne m’ont fait prendre conscience du malaise breton. Mon « transfert professionnel » des Côtes du Nord en septembre 1989 vers la Loire Atlantique ont jeté les bases de mon passage de sympathisant, à militant actif de l’UDB.
Après une participation aux municipales de Pornic en 1995, j’ai eu le grand plaisir d’être candidat UDB en 2001, sur la liste « Saint Nazer en Bretagne ». J’ai aussi aux nombreuses manifestations organisées pour la réunification.
Depuis 2018, je participe à relancer la section UDB du Pays de Morlaix et des Monts d’Arrée : je me suis présenté aux municipales à Morlaix en 2019, aux départementales et Régionales en 2021.
L’UDB pour moi, c’est une autre vision de la politique : le fédéralisme, l’autonomie des régions, la reconnaissance des identités et langues régionales, l’écologie, la solidarité, l’ouverture vers la jeunesse et vers le monde. Nous sommes un petit parti qui réfléchit, propose, produit. Souvent copié aussi ! Pour le moment, nous n’arrivons pas à convaincre suffisamment que les clés sont ici et le verrou à Paris. Je ne désespère pas !
Quel regard portez-vous sur les élections présidentielles qui viennent d’avoir lieu ?
La 5e République est à bout de souffle et doit se renouveler en urgence pour tenter de remédier à la sclérose qui caractérise le pays. On a l’impression que le citoyen français est formaté pour attendre à chaque élection présidentielle, le sauveur, le fameux « être suprême » mis en avant à une période de la Révolution et que l’on retrouve chez certains tenants de la gauche qui a déjà désigné le futur premier ministre. A croire que couper la tête du roi, a laissé un vide qu’il leur faut absolument combler afin que le peuple ne prenne pas lui-même les choses en main.
Quelles sont vos priorités en termes de mesures ? Pourquoi ?
La jeunesse oubliée voire méprisée, l’égalité femme/homme, avoir un logement décent pour tous, la relance des lignes secondaires du réseau ferré breton, les déserts médicaux (nous voulons expérimenter le système du bonus-malus en vigueur au Québec), la prise en compte de l’urgence climatique…
Quels sont les sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur ?
La jeunesse. J’ai fait partie de celles et ceux qui étaient fiers de voir le groupe Alvan et Ahez représenter la France à l’Eurovision. Fierté pour la jeunesse bretonne, fierté pour la langue et la culture bretonnes. Quel beau pied de nez de voir une chanson bretonne représenter la France. Bravo à cette nouvelle génération, pour cette appropriation du patrimoine chanté, musical, vestimentaire qui prouve la vitalité des langues de Bretagne, de notre culture comme l’avait déjà montré le bagad de Vannes, lors de l’émission « La France a un incroyable talent ». Cette jeunesse n’a pas été épargnée par la crise sanitaire et doit être écoutée, prise en compte, aidée mais quel beau symbole de dynamisme et de réussite possible que les exemples cités.
L’égalité femme/homme me travaille aussi : c’est un véritable serpent de mer qui doit trouver rapidement une solution. En particulier au niveau salarial : « à travail égal, salaire égal » me paraît d’une logique implacable.
En matière de logique, le droit à un logement décent pour tous. Avec cette idée maîtresse : un logement droit primer sur le luxe d’en avoir plusieurs. La question du logement des saisonniers en milieu littoral et montagnard est sans doute plus importante encore en Bretagne qu’ailleurs.
Mais aussi aller vers une vie plus saine et plus respectueuse de la nature, avec un accompagnement des plus défavorisés dans la nécessaire transition écologique, mettre en place une véritable politique de la mer ou encore lutter contre les algues vertes en favorisant la transition vers une agriculture durable pourvoyeuse d’emplois correctement rémunérés. Pour cela, il faut une réorientation des aides agricoles.
Habitant Morlaix, je plaide également pour le renouveau des lignes secondaires de chemin de fer, en particulier la ligne Morlaix-Roscoff qui pourrait avoir un renouveau important tant au niveau des passagers que du fret si l’on voulait objectivement regarder son potentiel de développement.
Et enfin, la réunification bretonne. 105 000 personnes et des élus ont demandé l’organisation d’un référendum sur cette question en Loire Atlantique ; ils n’ont pas été écoutés ce qui constitue un déni de démocratie. Pourtant, cela n’est relevé ni par l’Etat, ni par les formations politiques de droite comme de gauche au parlement. La réunification bretonne ne concerne pas que la Loire-Atlantique, mais représente un possible rééquilibrage du territoire breton historique. La question doit donc être traitée au niveau des 5 départements.