Le Conseil Régional de Bretagne demande officiellement l’autonomie

C’est une décision historique qui a été prise par le Conseil régional de Bretagne administrative ce vendredi 8 avril : un vœu, non seulement pour la réunification administrative de la Bretagne, mais aussi pour l’autonomie a été voté, par la quasi-totalité des élus, à l’initiative des groupes Breizh a-gleiz (UDB-ESNT) et Ecologistes de Bretagne.

Pour la première fois, la Région va au-delà des demandes sur la décentralisation ou la différenciation, et se positionne clairement pour l’autonomie, c’est-à-dire pour une part de pouvoir législatif et pour de véritables marges de manœuvre financières.

Le Président du Conseil régional, Loïg Chesnais-Girard, a ouvert la session par un plaidoyer pour l’autonomie, avec plusieurs références à des enjeux concrets pour l’action publique. Il s’est notamment prononcé pour « un budget de l’ordre de 10 fois le budget actuel », ce qui est aussi une revendication de l’UDB.

Gael Briand l’a interrogé sur la stratégie pour faire avancer la cause de l’autonomie. Michaël Quernez, vice-président, a répondu en proposant de mobiliser l’Association des Régions de France. « Nous devons [aussi] aller à la rencontre du prochain Président de la République pour porter cette ambition », a-t-il dit, ajoutant que l’autonomie était un « supplément d’âme ».

Aziliz Gouez a, par la suite, présenté le vœu au nom du groupe Breizh a-gleiz, autonomie, écologie, territoires, en argumentant pour une vision fédérale de la République, revendiquant aussi un certain héritage républicain occulté.

Au terme d’un débat de haut niveau, c’est la quasi-totalité des groupes qui ont voté pour l’autonomie, écologistes et fédéralistes, communistes, socialistes, centre et droite. Seul le Rassemblement national s’y est opposé au nom de l’« égalité des droits », ce à quoi le président de Région Loïg Chesnais-Girard a répondu que l’égalité réelle d’accès au droit est mal garantie par l’État centralisé, et qu’un statut d’autonomie permettrait de le faire plus efficacement. « Je ne pense pas que le rôle des élus locaux soit, comme vous le dites, de réparer le toit des toilettes derrière l’église », a-t-il rétorqué à Gilles Pennelle.

Reste maintenant à faire vivre cette intention dans le débat public, en la mettant en discussion dans la société bretonne, au niveau de l’Association des Régions de France, et avec l’État.

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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