
La démarche des musées des Beaux-Arts de Quimper et de Pont-Aven sort des sentiers battus à plusieurs titres : ils présentent conjointement deux expositions, des expositions de photos, d’une artiste découverte de façon posthume, à la frontière de l’amateurisme, d’une femme née et morte dans la misère qui a exercé le métier de nurse et dont les trésors utilisés de façon obsessionnelle ont été ses appareils photographiques.
D’abord le musée de Pont-Aven. Surtout des autoportraits, des petits formats avec des cadrages surprenants, les photos de son ombre : « l’effacée magnifique ». L’invitation faite au Peuple breton interroge néanmoins : on cherche en vain la moindre trace de la « matière bretonne ». Pourtant, quelque chose interpelle, difficile à définir…
En ce qui concerne Quimper, même topo de prime abord : New York – Chicago. Toutefois, s’il n’y a aucune dimension bretonne là non plus, l’affirmation sociale est évidente, engagée, provocatrice et correspond mieux à la ligne éditoriale de notre magazine. Pour reprendre le titre d’une des conférences projetées, il s’agit de « flânerie urbaine et théâtre social ». On rencontre là un regard tendre sur les gosses, les vieux des quartiers populaires et en face un jugement très dur sur les nantis.
La découverte de ces photos qui n’étaient pas destinées à quelque forme de publication, leur venue dans deux établissements qui s’associent pour l’occasion, cela mérite d’être salué. Et vu ! jusqu’au 29 mai.