
Dans la nuit du 26 au 27 décembre, le chorégraphe et danseur, Ousmane Sy, co-directeur du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne s’est éteint brutalement d’une crise cardiaque, à 45 ans, à Anthony (92) d’où il était originaire.
Écumant les dance-floors et les Battles de hip hop dès les années 90, « Babson », nom de scène d’Ousmane Sy, s’imposera vite dans l’univers hip-hop hexagonal comme une référence de la dance « house » née dans les années 1970 à Chicago dans le club Warehouse d’où est tiré son nom.
Son style tout en souplesse et aérien épouse parfaitement cette danse debout. Il est également marqué par un métissage des cultures avec des emprunts au jazz, au football, au behop, aux danses africaines notamment le Gomba du Mali d’où sa famille est originaire.
Figure de proue du mythique crew « Wanted Posse », il touchera la consécration de la danse hip-hop en 2001 avec la victoire dans la compétition du Battle of the Year. 1ere victoire d’un crew 100 % francais. Ses 4 victoires à Juste Debout, plus grande compétition internationale de danse hip hop en 2003, 2004, 2006 et 2012 parachèveront la naissance d’un mythe.
Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne
Depuis 2019, il devenait, via le collectif « Fair-e » auquel il appartenait, le co-directeur du Musée de la Danse qu’il rebaptisa de son ancien nom : le Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne. Pour cette institution, il avait l’objectif de « faire de la Bretagne la caisse de résonance internationale de la vitalité et de la créativité de la danse ».
Le CCNRB se voulait un espace de création, de partage, de rencontres aussi innovantes et envoûtantes que pouvait être une création de spectacle.
Définissant la danse comme « une énergie », il voulait rapprocher les acteurs des spectateurs, les œuvres du territoire.
La semaine avant sa disparition, il participait aux répétitions du spectacle OneShoot qu’il avait chorégraphié et qui devait ouvrir la 29e édition du Festival Suresnes Cités Danse. Le collectif de danseuses Paradox-sal a décidé de maintenir le spectacle le 8 janvier prochain pour rendre un dernier hommage vivant à une légende de la danse.