Un peu plus d’une centaine de personnes ont répondu présents à l’invitation de la Confédération paysanne à la base des sous-marins de Lorient dimanche 9 août pour dénoncer les algues vertes dans la vasière de la rade.
Militants et collectifs divers et variés étaient conviés à un pique-nique dimanche 9 août sur l’heure de midi. Malgré la grosse chaleur et le lieu dépourvu d’ombre, l’assistance était au rendez-vous pour écouter les discours de la Confédération paysanne, d’Eau et Rivières de Bretagne, du collectif de soutien aux victimes des pesticides, ainsi que de divers collectifs d’opposants à des projets industriels démesurés comme des poulaillers géants à Langoëlan, Kervignac ou Plaudren.
À travers les algues vertes qui tapissent désormais la vasière de Keroman, c’est bien entendu le modèle agricole et la concentration de l’élevage qui était dénoncé. Rappelons en effet que la concentration d’animaux d’élevage produit des déjections d’azote en quantité trop importante dans les rivières. Dès que le soleil cogne, l’apparition d’algues vertes est quasiment immédiate.
Les discours se sont enchaînés pour dénoncer la main-mise de grands groupes industriels largement subventionnés. Une fois encore, il est question entre les lignes d’autonomie. D’abord parce que les permis de construire sont autorisés par les préfets quand bien même ils pourraient être en contradiction avec les politiques régionales, ensuite parce qu’il s’agit bel et bien de savoir si les paysans sont autonomes ou non. Dans le système intégré contemporain, le paysan est dépendant des grands groupes et coopératives ainsi que des banques, il n’a aucune marge de manœuvre et est condamné à suivre un modèle qui l’écrase financièrement et qui ne respecte pas les milieux.
On retiendra en conclusion l’alerte de Pierre Avril, militant bien connu du pays de Lorient : « on a besoin de jeunes pour la relève, pour s’installer comme paysans »… Avis aux amateurs ! Un autre monde est (encore) possible.