Breton en LV2 à Pontivy : le Rectorat ne répond pas !

Lycée Joseph Loth à Pontivy

Trois lycéennes scolarisées à Joseph Loth, à Pontivy, cherchent désespérément à attirer l’attention du Rectorat sur leur souhait : prendre la langue bretonne en LV2. Un dossier des plus simples si seulement l’administration leur répondait…

Elles sont trois : Emma, Anna et Yanna. Trois lycéennes à avoir choisi comme LV2 le breton. Dès l’année dernière, la maman d’Anna va voir le proviseur du lycée Joseph Loth afin de demander si sa fille pourrait passer le baccalauréat en breton. Réponse de l’intéressé à l’époque : « on verra l’an prochain ». Les trois lycéennes étant motivées, elles reviennent à la charge en début d’année scolaire. L’administration du lycée n’y voit pas d’inconvénient, mais explique qu’il ne sera pas possible d’avoir de cours de LV2. Les lycéennes devront donc se débrouiller par elles-mêmes pour en prendre ! Ce qu’elles font ! Et plutôt bien puisqu’elles trouvent, à Pontivy même, un enseignant de breton inscrit au Rectorat et déjà payé. Celui-ci se dit prêt et intéressé pour leur donner des cours au lycée. Il n’en faut pas plus pour que les jeunes filles se retournent vers leur lycée qui accepte de prêter une salle pour que cet enseignant puisse dispenser ses cours. Sur le papier, c’est une affaire rondement menée par les lycéennes elles-mêmes : en effet, elles ont fait les démarches administratives et même trouvé l’enseignant.

Hélas, après plusieurs sollicitations, le Rectorat ne répond pas ! Emma, Anna et Yanna se retournent donc vers le député Paul Molac qui appuie leur dossier, puis vers l’association des enseignants de breton, Kelennomp !, qui suit le dossier. Chaque semaine, les trois lycéennes filent dans le bureau du proviseur pour connaître l’avancée du dossier. Leur insistance ne mène pourtant à rien et plusieurs mois après la rentrée, elles n’ont toujours aucune nouvelle. « Nous sommes un peu désespérées, explique Emma qui a pris contact avec la rédaction du Peuple breton. Rien ne s’oppose à notre demande, mais on s’obstine pourtant à ne pas nous donner de réponse ! Doit-on en déduire que nous ne valons même pas une réponse ? »

Cet article reflète le parcours du combattant des militant(e)s linguistiques. Ici, on a affaire à trois lycéennes qui, pour un coût absolument nul (puisque l’enseignant est déjà payé et prêt à enseigner), ont trouvé toutes les solutions, mais qui se heurtent à un dogmatisme d’État. Et on peut bel et bien parler de « dogmatisme » puisque, dans le même lycée, le Rectorat a répondu à certain(e)s élèves sur d’autres choix de langues pour la LV2.

Espérons donc que cet article fasse réagir le Rectorat !

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> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]