Cela devient une tradition, on retrouvera cette année encore le 31 décembre le Fest-Noz « Kalanna » au Pavillon Quimper, organisé par « Evel Just » avec le patronage de l’UNESCO. Si Le Peuple breton continue de parler de cette festivité, c’est que les profits en sont destinés à la langue bretonne (écoles bilingues et bien sûr Diwan avec l’ouverture future d’un 3ème site à Quimper). Un stand « Redadeg » sera également présent sur la fête.
Laissons d’abord la parole aux organisateurs : « Cette rencontre n’est pas un hasard et l’actualité du moment ne peut que nous conforter dans cette initiative :
– Sur le terrain de l’action pour l’environnement, c’est une adolescente qui doit s’adresser au monde pour dire que nous sommes en train de léguer à la jeunesse une planète où il fera moins bon vivre et un peu plus abîmée que celle que nous avons reçue de nos parents.
– Sur le terrain de la diversité culturelle et linguistique, c’est le cas d’un très jeune garçon breton qui nous interpelle depuis bientôt 3 ans quand il se voit interdire non pas par la loi mais par une circulaire de porter le prénom que ses parents ont choisi pour lui, prénom représentatif s’il en est de cette langue bretonne dont la transmission aux générations futures est loin d’être assurée. »
Chacun aura compris bien sur l’allusion au « petit Fañch ». Mais quel lien entre Kalanna et l’environnement ? Le 31 décembre, on pourra manger et danser au Pavillon à Quimper (ou juste danser, au choix). Et manger ce soir là, cela voudra dire profiter du menu préparé sous le signe du respect de la biodiversité et mettant en valeur les saveurs du terroir par le choix de ses produits. Le repas sera cette année encore préparé par les militants et professionnels de Slow Food, « alliance de cuisiniers ayant pour but d’impliquer le monde de la restauration dans la bataille pour sauvegarder la biodiversité ». Ce même Slow food dont une « Université ses sciences pratiques et gastronomiques » devrait voir le jour à Plouhinec en 2020. Chacun pourra trouver plus de précisions en se procurant le numéro de décembre du Peuple breton récemment paru.
Sans entrer dans tous les détails du menu, les légumes proviennent de Ploneour-Lanvern, de l’exploitation maraîchère bio de Paul Canevet. Les agneaux de Gilles Bernard sont élevés suivant les pratiques de l’éco-pastoralisme dans le Cap Sizun. Le gâteau breton de blé noir bénéficiera, lui, de la farine bio du Moulin de Kerveguen à Ergué-Gaberic. Signalons d’autre part qu’on peut aussi arriver avec son pique-nique, un espace de la salle du Pavillon étant dédié à celles et eux qui feront ce choix.
Un des organisateurs précise que ce soir là, « le patrimoine sera dans l’assiette comme sur la scène ». Le menu du fest-noz vaut le coup lui aussi. Les organisateurs ont choisi cette année de respecter la parité. Côté masculin, on notera la présence des incontournables frères Guichen, Jean-Charles et Fred, qu’on n’a plus besoin de présenter. Juste rappeler qu’ils avaient démarré en 1986 avec Ar Re Yaouank, et qu’ ils étaient là à la 1ère édition de Kalanna en 2006. Après interruption, Kalanna a repris en 2016 et les frères Guichen sont là tous les ans depuis. Un autre duo, Landat-Moisson, allie l’énergie au chant de Lors Landat et la virtuosité à l’accordéon chromatique de Thomas Moisson. L’un et l’autre comme beaucoup ont été membres de divers groupes (comme Alambic Electrik pour Lors), et ils se produisent en quintet comme à Yaouank cette année ou en duo, cela depuis 2008. Passons du duo au trio, avec O’Tridal, avec une musique que leur site qualifie de « punchy, inventive et généreuse ». Déjà là en 2018, Kentin Juillard aux percussions, Thibault Niobé aux guitares, et le Quimpérois du Bagad Kemper Yeltaz Guenneau aux flûtes et à la cornemuse sont la garantie d’une très bonne prestation. Un autre trio, mixte celui-là, l’Okestrà Lala : Judith Cam à l’accordéon chromatique, William Nicolas à la bombarde et au saxo et Bastien Guevel à la clarinette sont la garantie d’un répertoire traditionnel tout à fait maîtrisé. Terminons par la programmation 100 % féminine. Restons d’abord dans le traditionnel avec le duo Anne-Marie Nicol à la bombarde et Céline Le Forestier au biniou koz : elles avaient arrêté il y a un moment de sonner, mais elles reviennent sur scène à l’occasion de Kalanna 2019. Pour mémoire, Anne-Marie avait fait partie de la Kreiz Breizh Akademi [Norkst] de 2004 à 2006. Pour terminer et rebondir sur la Kreiz Breizh Akademi qui sous la houlette d’Erik Marchand a vu passer et fleurir tant de talents au fil des années, nous arrivons à Barba Loutig. Les quatre chanteuses se sont rencontrées dans [Lieskan], le quatrième collectif de la Kreiz Breizh Akademi (2011-2013). Barba Loutig, c’est un groupe que vous avez forcément envie de revoir et réécouter quand vous les avez appréciées en fest-noz ou en concert ne serait-ce qu’une fois. En effet, « issus de traditions populaires de différentes régions de Bretagne, les chants de Barba Loutig sont en breton et en français et mêlent les influences musicales de quatre chanteuses de la péninsule. »
Tout cela promet une bonne soirée !
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Comme on le disait en préambule, le fest-noz se déroulera cette année encore sous le patronage de l’UNESCO (organisme créé en 1945 par l’ONU) qui a classé le 5 décembre 2012 le fest-noz et les danses bretonnes au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cela faisait suite au dépôt d’un dossier dont la genèse avait été détaillée lors d’un après-midi de juin 2010 à Poullaouën, la journée s’étant bien sûr terminée par un fest-noz. Il faut savoir aussi que le label de l’UNESCO n’est pas donné à vie mais peut être retiré s’il n’est pas mis en évidence. C’est pour cela que Kalanna depuis 3 ans se place sous ce patronage (c’est aussi le cas du Festival de Cornouaille), le mentionne dans sa publicité et chaque année après le fest-noz envoie un rapport à l’UNESCO afin de pouvoir l’année suivante se prévaloir de ce label.
Pour tous renseignements sur le menu, les tarifs, les réservations, aller sur : https://www.fest-noz-kalanna.bzh