
L’association Climate Central a publié un atlas illustrant les inondations à venir dans le monde dues à la montée du niveau de la mer au cours du XXIe siècle. La Bretagne est bien sûr concernée.
Baie du mont Saint-Michel, Saint-Malo, Paimpol, Trégastel, Roscoff, Brest, Landerneau, Penmarc’h, Le Guilvinec, Lorient, la ria d’Etel, Plouharnel, Carnac, le golfe du Morbihan, Damgan, Redon, toute l’embouchure de la Loire (dont le parc de Brière) jusqu’à Ancenis en passant par Nantes, Saint-Herblain ou Rezé et bien sûr les îles… Les communes concernées par la submersion en Bretagne sont légion !
Car les tâches rouges sur la carte n’indiquent pas en réalité la disparition de ces villes, mais plutôt (à l’échelle humaine) leur forte fragilisation. Si des espaces ne sont pas laissés à la mer pour qu’elle s’engouffre, si les réponses politiques consistent à élever des digues, alors on ne fait que déplacer les problèmes et à repousser l’inévitable.
Il faut s’attendre à devoir gérer davantage d’inondations dans les prochaines années comme dans plusieurs villes bretonnes le mois dernier. Surtout si l’urbanisme consiste à bétonner toujours plus et, comme l’écrivent les militants lorientais de l’UDB dans leur programme électoral pour les municipales, qu’« à chaque nouvel aménagement, on déracine des arbres pour minéraliser des places qui sont ensuite décorées par des végétaux dans des pots ».
Bien sûr, ces modèles sont théoriques et ne se révéleront justes que si rien n’est fait. Sur RCF, le 14 novembre dernier, le climatologue Laurent Labeyrie détaillait davantage ces prédictions pour l’avenir proche et expliquaient qu’il était raisonnable d’attendre 70 centimètres d’augmentation du niveau des eaux (ce qui est déjà énorme). Il déplorait qu’on ne parle pas en revanche de l’« effet Xinthia » : « S’il y a une tempête qui amène un bourrelet d’eau de 80 cm ou 1 m de haut […], l’eau montera d’un 1,20 ou 1,50 m, mais ce sera pour quelques heures ou quelques jours. Le fait que Quiberon soit coupé pendant 2 jours et que la route soit abîmée, ça arrivera un jour ».
On sait bien sûr que certains territoires sont condamnés à terme, comme la presqu’île de Gâvres par exemple, et qu’à ce titre, les réfugiés climatiques ne viendront pas uniquement d’Afrique ou d’Asie. Il faudra également reloger des locaux dans les prochaines années dont les maisons n’auront pas survécu aux aléas climatiques qui ne cesseront de s’aggraver. Pour autant, la panique n’est pas un ressort efficace de l’action, car s’il n’y a plus d’espoir, il y a fort à parier que l’égoïsme triomphera dans une logique « après moi le déluge ». C’est le cas de le dire…