Plus de 150 personnes sont venues découvrir le projet de l’association douarneniste, l’auditorium était plein à craquer ! (Photo : Kenan an Habask)
Quel est donc ce projet un peu fou et hors du commun auquel souhaitent s’atteler les pennoù-sardin ? Réponse avec Gildas Sergent, président d’Emglev Bro Douarnenez, à l’origine du projet, qui l’a présenté à la population le samedi 12 octobre dernier. Objectif : établir un recueil de chansons douarnenistes (français, breton ou douarneniste) et le transmettre. Travail qui s’articulera avec Michel Colleu de l’Office du Patrimoine Culturel Immatériel (OPCI).
Il pleut ! C’est plutôt pas mal. Dès qu’il fait beau, surtout en octobre, les gens préfèrent être dehors et profiter des derniers rayons de soleil. Il est 15 h 45, un samedi, dans le hall du musée du Bateau. Et l’équipe d’Emglev Bro DZ s’interroge pour savoir si le public sera au rendez-vous de l’invitation qu’elle a lancée.
Une invitation à quoi, me direz-vous ? Eh bien à chanter, tout simplement. Enfin, pas seulement. Pour chanter, il faut une mélodie, un texte, une mémoire, une circonstance, des personnes qui chantent et, pourquoi pas, d’autres qui écoutent. Il faut aussi et surtout l’envie de chanter, dire du texte, donner de l’émotion.
Il est maintenant 16 h et nous avons dû revoir notre programme tellement il y avait du monde. Et ce public a le sourire, les yeux brillent. Les complexes tombent et les voix s’élèvent. Nous chantons ensemble et c’est bon, tout simplement.
« Chaque pays a ses merveilles et nous avons les nôtres aussi » : célèbre phrase, d’une non moins célèbre chanson, chantée sur le territoire douarneniste. Voilà l’idée, partir (comme dans tout port) à la recherche de la culture chantée d’une population par cette population et revenir (comme dans tout port) les cales chargées de textes, de souvenirs, de musiques, comme autant d’extension de nos vies.
Et cette cargaison sera proposée à la criée (ou plutôt à « la chanté »), non pas pour être vendue, mais donnée, distribuée à qui veut !
Il est 17 h dans l’auditorium. Tout le monde ne peut pas y rentrer. On imagine la suite de cette journée. Les carnets de chansons sont sortis des greniers, des tiroirs. Les souvenirs s’entrechoquent. Des noms, des visages nous accompagnent. Et on chante encore, comme s’il y avait urgence. S’est-on tu trop longtemps ? Et surtout pourquoi ? Aurions-nous eu honte ? Quand même pas j’espère !
Voyage au long cours sur trois ans au moins. Qui veut embarquer est le bienvenu. Nous avons toutes et tous les compétences nécessaires pour aller à la rencontre de cette Histoire, pourvu que l’on ait « du goût » à le faire.
Et ce voyage n’est-il pas aussi important que la destination ?
En tout cas, c’était une belle journée.
P.-S. : Il est 21 h 30 au bar de la Rade et trois groupes, au moins, chantent. Tu te rappelles de celle-là ? Oh oui ! Comment elle commence déjà ?