Les municipales de 2020 vont être l’occasion de se projeter sur la ville de demain, de comparer les visions que porteront les candidat-e-s sur l’avenir de nos villes qui sont au cœur des transitions écologiques, sociales et démocratiques. En ce qui concerne la Loire-Atlantique, les projets en matière de mobilités et de coopérations entre les territoires, mais aussi la question des coopérations entre Nantes et Rennes et leurs hinterland, ne devront pas être occultés.
Le rapport de la CNDP (rapport de M. Alain Radureau) portant sur le projet de connexion des lignes 1 et 2 du tramway et la concertation menée entre le 29 avril et le 14 juin 2019 portaient en creux des critiques de la ligne de tram-train Nantes-Chateaubriand. Les participants avaient mis en avant la nécessité d’« une ligne de train performante de type TER ou RER (double voie, vitesse élevée et fréquence importante ». Celle-ci permettrait de répondre à la nécessité d’une liaison plus facile, plus rapide et plus écologique entre Nantes et Rennes par Châteaubriant.
Dans le rapport du garant, il est rappelé que les « autorités compétentes (en l’occurrence la Région des Pays-de-Loire) ont fait pour la liaison Nantes-Rennes le choix d’une option plus à l’ouest ». Ce choix était lié au futur ex-aéroport de Notre-Dame-des-Landes et est de fait aujourd’hui caduque. Le dossier LNOBPL (Liaisons Lignes ferroviaires Nouvelles Ouest Bretagne Pays-de-Loire) qui se voulait fer de lance d’une nouvelle coopération interrégionale pour contrebalancer le choix de rapprocher Rennes de la cité-État parisienne, n’a plus de raison d’être en l’état sauf à reconsidérer les options comme le Nantes-Rennes via Châteaubriant, liaison déjà existante et largement plus courte que Nantes-Rennes via Redon.
Pour réellement se projeter dans de nouvelles coopérations entre métropoles bretonnes, il s’agit bien de remettre au cœur du projet la coopération entre les territoires, une vision polycentrée des agglomérations nantaises et rennaises. Il s’agit aussi de mettre comme priorité le développement des alternatives à la voiture en ayant en tête le nombre de véhicules qui empruntent chaque jour la nationale 137 entre Nantes et Rennes, à savoir entre 40 000 et 70 000 par jour. Dans ce projet, le futur Pôle d’Échange Multimodale (PEM) de la Babinière à la Chapelle-sur-Erdre pourrait se transformer en gare périphérique de l’agglomération nantaise, porte d’entrée vers le nord du département et l’Ille-et-Vilaine.