Un centre pour les femmes victimes de violences et leurs enfants à Nantes

centre post traumatique

Alors que l’actualité a mis en lumière les « féminicides » et le besoin de protéger les femmes des violences qu’elles peuvent subir, la ville de Nantes devient pionnière en proposant un centre de consultation post-traumatique pour les femmes victimes de violences et leurs enfants. Un centre sur lequel a beaucoup travaillé Sonia Méziane, élue UDB déléguée à l’égalité hommes-femmes.

Au départ du projet, il y a un constat : selon l’AURAN, 12000 femmes à Nantes et 24500 sur Nantes métropoles seraient victimes de violences physiques et/ou sexuelles sur une année. À celles-ci s’ajouteraient 550 enfants. Face à ce terrible état des lieux, la réponse en terme d’accueil d’écoute, de prise en charge, était insuffisante. En 2014, la candidate Johanna Rolland proposait la création d’un endroit identifié pour répondre à ces enjeux. « Le projet est né à la demande des associations proches des victimes. La plus importante à Nantes est SOS Solidarité femme. Lors des réunions du conseil de l’égalité, la demande était de mettre en relation tous les acteurs concernés afin de permettre aux femmes de ne pas traverser Nantes en long et en large pour accéder aux différentes actions administratives », explique Sonia Méziane. « Nous savons que les femmes sous emprise ne partent pas ou font des allers/retours. Le centre va permettre un suivi juridique, psychologique, hébergement, insertion professionnelle etc… », poursuit-elle.

La maire de Nantes et son équipe ont eu le nez creux puisqu’à quelques mois de la fin du mandat, ce scandale fait la Une de l’actualité, les journaux décomptant jour après jour les meurtres domestiques. Le Président de la République lui-même s’est penché sur le sujet. De son côté, Johanna Rolland a une longueur d’avance puisqu’elle inaugurera en novembre un centre post-traumatique appelé la « Citad’elles ». 750 m² sur l’île de Nantes où les femmes pourront être accueillies 7j/7 et 24h/24. À proximité, trois appartements seront mis à leur disposition quand il s’agira de protéger les femmes en danger physique. Un abri temporaire le temps de rechercher un logement propre pour gérer l’urgence.

Le centre n’assurera pas de soins, mais pourra orienter les femmes concernées vers les structures ad hoc. Il sera un centre d’informations et de coordination, mais n’a pas vocation à remplacer l’accompagnement social déjà offert par d’autres structures. Mais il permettra d’assurer un premier point d’entrée. Plusieurs associations assureront des permanences.

Pour Sonia Méziane, la médiatisation actuelle du phénomène de violences faites aux femmes permets des avancées concrètes : « plus nous parlons des violences faites aux femmes, plus nous mettons les moyens pour les sortir de cet enfer, plus les hommes seront concernés. La police, les pompiers, collaborent avec le centre et communiquerons les coordonnés dans les situations suspectes du genre « ma femme est tombée de l’escalier ». Des formations sont en cours et d’autres villes sont intéressées par notre travail ».

 

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> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]