3 questions à Yann Quéméneur, élu UDB à Rezé

Yann Quéméneur

S’engager politiquement n’est pas un acte anodin. Mais s’engager politiquement à l’UDB en Loire-Atlantique et devenir conseiller municipal requiert une forte constitution vu les écueils du quotidien. C’est pourtant le cas de Yann Quéméneur, élu à Rezé.

Le Peuple breton : en quelques mots, pourrais-tu nous dire pourquoi tu t’es engagé à l’UDB jusqu’à devenir conseiller municipal ?

Certain d’entre nous ont eu un déclic les ayant amenés à prendre conscience de leur appartenance au peuple breton. De mon côté, il n’y a pas eu de révélation, ni de question, juste une sorte de fluidité, quelque chose de naturel. Il faut dire que mon père (accompagné par ma mère) était un militant de la cause bretonne dans les années 60 et 70. De fait, quand autour de seize ans, mes idées politiques ont commencé à se structurer, ma première action a été d’aller manifester pour la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne administrative. L’intellectualisation des questions sur l’appartenance est venue plus tard. J’ai donc passé quelques années avec le CUAB (ex-Bretagne Réunie), puis mes enfants sont né(e)s et mon action militante s’est reportée vers les écoles Diwan. Enfin, j’ai découvert le magazine Le Peuple Breton, je m’y suis abonné et j’ai fini par adhérer à l’Union Démocratique Bretonne en 2008, à 39 ans. J’ai adhéré à un parti politique car je pense que c’est un maillon d’un système plus vaste qui est ce que l’on appelle la société civile. C’est un maillon essentiel car il est organisé pour permettre de travailler la société en profondeur.

Sur quels dossiers t’es-tu investi en tant qu’élu(e) au cours de ce mandat ?

Je suis artiste peintre et dans ce domaine artistique, les propositions sur ma commune étaient faibles en comparaison avec les autres arts. J’ai travaillé à la création d’un lieu d’exposition qui à pris de l’ampleur avec la création d’une « maison des arts » comprenant des salles pour exposer, donner des cours, permettre à des artistes d’avoir un atelier, des espaces de stockages, une cour, un préau pour des animations de plasticiens, de sculpteurs, de peintres et tous types d’artistes. Dans le domaine des arts visuels, j’ai fait la promotion de la réalisation de fresques peintes dans l’espace publique. J’ai également travaillé à la mise en place de la Charte pour la langue bretonne « Ya d’ar brezhoneg » niveau 1. Quelques mois avant la fin du mandat l’ensemble des objectifs choisis a été rempli.

À moins d’une année des municipales de 2020, quel regard portes-tu sur ton bilan et tes actions ?

Le soutien des camarades du parti a été essentiel. Une action comme le vote au Conseil Municipal de la Charte pour la langue bretonne est difficile à mettre en place. Si l’on n’a pas la chance d’être soutenu moralement et techniquement, si l’on est une personne isolée, l’échec est probable. En revanche, si vous êtes soutenu par les membres de votre section et fédération ainsi que par sa famille (merci Élise !) tout est possible ! Le bilan est donc satisfaisant puisque mes objectifs visés ont été rempli. Par ailleurs, une mandature permet de mieux comprendre l’organisation de notre pays, ses forces et faiblesses. Les enjeux politiques, les injonctions contradictoires, permettent d’emmagasiner de l’expérience. Le but est maintenant d’utiliser ces connaissances afin de réaliser de nouveaux projets et de former de futurs camarades qui pourront renforcer l’Union démocratique bretonne.

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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