Coupe de France de football. La victoire qui réjouit les Bretons

Coupe de France

L’objectivité ne sera pas de rigueur dans cet article puisque l’auteur était hier soir au Stade de France, vêtu de rouge et de noir. Il n’en reste pas moins que l’exploit des Rennais est à raconter et qu’au-delà des supporters du Stade Rennais, c’est toute la Bretagne qui se réjouit profondément de cette victoire.

Le scénario est digne d’une finale de coupe de France et des plus grands matchs de Ligue des Champions. On a Goliath d’un côté, le Paris Saint-Germain, et David de l’autre, le Stade Rennais. Inutile de parler des budgets des différents clubs, la différence est trop grande. Et sur le terrain elle l’est également. Pendant 25 minutes, les Parisiens dominent outrageusement la rencontre, marquent deux buts, auraient pu en mettre quelques autres. L’affaire semblait pliée. Et sur un coup du sort suite au relâchement des joueurs de la capitale française, les Rennais reviennent au score juste avant la mi-temps, et maintiennent la distance jusqu’à la pause. Un grand pas semble être fait vers la victoire.

Au retour des vestiaires on ne reconnaît plus les Rennais : pressing, enchaînements de passes de grands niveaux, plusieurs occasions, jusqu’à l’égalisation qui a littéralement soulevée la moitié du stade. David a repris du poil de la bête. La fin de match est plus difficile, les corps sont usés et les Parisiens essaient de reprendre l’avantage, sans succès. Prolongations. Le ballon reste majoritairement dans les pieds parisiens mais Rennes se procure une grosse occasion. Paris également. Beaucoup ont vu dans l’expulsion de Mbappé, le prodige français, un signe de victoire, quelques minutes avant la fin du match. 2-2 score final. Voici la terrible séquence des tirs au but. Et il faudra attendre le sixième tir parisien, parti nettoyer une toile d’araignée dans les tribunes, pour que les Rouges et Noirs explosent de joie. Pas un seul tir au but loupé côté rennais. L’exploit est énorme. La victoire est belle.

Les supporters

Ils ont été exceptionnels, difficile d’utiliser d’autres mots. Une heure avant le coup d’envoi, le kop rennais faisait monter les décibels dans tout le stade. Et ils ont tenu tout le match et ont entraîné les 30 000 Rennais avec eux pour soutenir et pousser les joueurs. La différence face aux supporters parisiens était particulièrement visible. À part dans les quelques minutes qui ont suivies le 2-0 pour Paris, les Rennais ont tenu la dragée haute aux Parisiens, chez eux, dans un stade qu’ils trustent depuis cinq ans. Les Bretons sont venus en force à Paris, de toute la Bretagne. Le nombre de Gwenn-ha-Du était incalculable.

La Bretagne derrière le Stade Rennais

C’est la Bretagne de Nantes à Brest et de Quimper à Saint-Malo qui a soutenu le Stade Rennais hier soir. Même les Nantais, adversaires historiques des Rouges et Noirs, soutenaient le club rennais. Beaucoup parce qu’ils souhaitaient leur revanche face à la demie-finale perdue contre Paris, demie-finale frustrante où l’équité arbitrale ne semble pas avoir été respectée. Mais tout simplement parce qu’ils sont Bretons aussi. Cette victoire est un peu celle de la Bretagne face à Paris. Autant les finales Rennes-Guingamp étaient belles et valorisaient la Bretagne, mais faisaient un peu finale de coupe de Bretagne, autant celle d’hier soir a provoqué une énorme fierté chez les Bretons de battre les Parisiens et tout ce que Paris représente en France. Chez les supporters présents au Stade de France cela ne faisait pas de doute. Il fallait battre ces Parisiens hautains et sûr d’eux-mêmes. Pour montrer que l’on existe et que l’on est capable d’exploits également. Les expressions de peuple breton face à Paris n’étaient pas rares hier soir…

> Maxime Touzé

Rédacteur. Professeur d'histoire-géographie en breton, responsable d'une association culturelle à Douarnenez, Maxime Touzé écrit aussi pour Le Peuple breton depuis une dizaine d'années. Il est devenu rédacteur en chef adjoint à la langue bretonne en 2016, responsable du cahier mensuel Pobl Vreizh et des articles en breton sur Lepeuplebreton.bzh. [Lire ses articles]