Résultats d’analyse pour les « pisseurs involontaires de glyphosate »

Manifestation contre le glyphosate à Lorient en 2017.

En Bretagne, la lutte contre les pesticides est engagée depuis longtemps déjà. Mais depuis quelques mois, les militants, au premier rang desquels les faucheurs volontaires d’OGM, s’organisent. Début février, une trentaine de « pisseurs et pisseuses involontaires de glyphosate » (PIG) se sont retrouvés à Pontivy pour effectuer des prélèvements d’urine en présence d’un huissier. Les premiers résultats viennent d’arriver…

« De 0,10 ng/ml à 1,41 ng/ml, soit une moyenne de 0,38 ng/ml ». C’est ce qu’annonce le communiqué des PIG. Une moyenne qui dépasse donc largement la norme tolérée de pesticides dans l’eau de boisson puisque celle-ci est fixée à moins 0,1 ng/ml. Le communiqué précise que « ces prélèvements ont été effectués en hiver en dehors de la période de pulvérisation des cultures dans nos régions. En période des traitements, les résultats peuvent être beaucoup plus significatifs, et ils le seront comme le démontreront les prochains prélèvements ».

L’objectif de ces analyses est de constituer un dossier afin de porter plainte. Les pesticides sont en effet des perturbateurs endocriniens et leur effet nocif sur la vie (animale aussi bien qu’humaine) est niée. Le gouvernement a de nouveau missionné des études indépendantes pour savoir si oui ou non le glyphosate est dangereux. Et à l’encontre de tout principe de précaution, le produit continue d’être utilisé et le Président de la République a même fait savoir que son objectif de le bannir d’ici 3 ans ne serait pas tenu.

Maladie de Parkinson, lymphomes, cancers du sein, de la prostate, de la vessie, malformations congénitales… les doutes sur les pesticides se lèvent pourtant peu à peu et leur responsabilité dans diverses maladies graves se confirme. C’est ce que veulent mettre en avant les lanceurs d’alerte. « Le scandale est d’autant plus énorme que les autorisations de mise sur le marché ont été accordées sur la seule base des « études » fournies par la firme Monsanto elle-même », explique les PIG.

Toutes les personnes testées étant contaminées, « comme tout le reste de la population », le collectif va déposer plainte au tribunal comme environ 1300 volontaires à ce jour en Bretagne et des centaines d’autres en France. « Il s’agit d’une plainte groupée qui sera portée par un cabinet d’avocats de Lyon et jugée par le pôle santé publique à Paris », précise-t-il. Ces militants peuvent compter sur le soutien de l’Union démocratique bretonne et du Peuple breton.

Informations : pig.log.bzh

> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]