Alors qu’une étude américaine a classé en septembre dernier les abeilles en tant qu’« espèces en voie de disparition », un petit film tourné en 2016 a fait son apparition sur KuB, KulturBretagne, le média en ligne édité par l’association Breizh Créative. Avec mes abeilles… est un très joli documentaire d’Anne Burlot et Glenn Besnard que Le Peuple breton vous invite à regarder.
À travers deux apiculteurs bretons et une apicultrice parisienne, les réalisateurs proposent au public un documentaire qui invite à la réflexion. Trois portraits d’apiculteurs : un professionnel et deux amateurs. Pour le premier, Richard, élever des abeilles est un métier qu’il exerce à Belle-Ile-en-mer. Le second, Louis-Joseph, est un homme d’abbaye vivant à Plouharnel où, malgré une allergie aux piqûres d’abeilles, il s’occupe de ruches. Anne-Françoise enfin est puéricultrice et travaille à l’hôpital Debré, à Paris, où ont été installées quelques ruches.
Chacun d’entre eux trouve son compte à s’occuper de ces insectes fascinants : « Les abeilles sont entièrement données à leur communauté », explique par exemple Louis-Joseph, y voyant par là un lien avec son propre choix de vie. Anne-Françoise, elle, utilise les ruches de l’hôpital pour faire de la pédagogie auprès des enfants. Quant à Richard, il développe devant la caméra son rapport à la Nature et à son métier. « S’il n’y avait plus d’apiculteurs en France, il n’y aurait plus d’abeilles », explique-t-il. C’est dire la dépendance des hommes et des abeilles. C’est d’ailleurs l’un des points sur lesquels insistent les réalisateurs sur le site de KUB : « la grande majorité des films que nous avons vu sur les abeilles se focalise sur la question de leur mortalité. Sans vouloir éluder ces graves désordres écologiques, nous avons pris le parti de nous intéresser aux abeilles avant tout pour leur majesté. L’enjeu de notre film n’est pas de comprendre pourquoi ces animaux disparaissent mais pourquoi le destin des hommes et celui des abeilles sont si liés ».
Sobre, le documentaire livre des images absolument splendides d’abeilles en vol ou dans la ruche grâce à plusieurs séquences au ralenti, notamment à l’entrée de la ruche. Tout au long des 52 minutes, les couleurs sont belles et le propos intelligent. Et même si le propos se veut poétique et non catastrophiste, il constitue une piqûre de rappel à l’adresse de tous ceux qui pensent que l’Homme peut encore dominer la Nature. Comme le souligne si justement Richard, l’apiculteur de Belle-Ile-en-mer, « l’homme est peut-être l’espèce la plus fragile de la planète. La réalité, c’est que d’un claquement de doigts, on peut disparaître de la surface de la terre ». Raison de plus pour prendre soin de notre environnement, non ? En commençant par cesser d’user de pesticides par exemple…