Fest-noz Kalanna à Quimper

Crédit photo: Sébastien Ponte

Cette année encore, on retrouvera le 31 décembre le Fest-Noz « Kalañña » au Pavillon Quimper. C’est ainsi qu’était écrit le nom de cette fête, il y a un an à l’entrée, en soutien au « petit Fañch ». Dans un premier temps, Le Peuple breton avait failli écrire que cette année, c’était gagné. Hélas, l’obstination du parquet général de Rennes en a décidé autrement…

Mais revenons au 31 décembre, où Kalanna « remet le couvert » au sens propre comme au sens figuré. En effet, cette nuit là, on pourra danser au Pavillon à Quimper, mais on pourra d’abord manger. Rappelons d’abord que c’est l’association Evel Just qui organise la soirée dont, comme l’an dernier, une partie des bénéfices servira aux projets d’écoles bilingues et au projet d’ouverture d’un 3e site Diwan Kemper.

Pour l’occasion, et Evel Just a reconduit son partenariat de l’an dernier avec l’Alliance des cuisiniers Slow Food qui milite depuis 30 ans pour une alimentation « bonne, propre et juste » issue de produits éthiques suivant ses propres termes. Le menu proposé sera « bon par le goût et pour la santé, propre parce qu’il refuse la chimie dans l’assiette, juste car il rémunère justement le producteur et le transformateur tout en restant accessible à beaucoup du monde ». Et bien sûr la priorité est donnée aux produits locaux et aux circuits courts.

Il n’est bien sûr pas questions ici de reprendre tout le menu, mais pour confirmer ce qu’on vient d’écrire, il y aura par exemple en entrée des palourdes roses des Glénan et des radis bleus venant de la collection des Semences Paysannes. Cela n’est pas anodin, car rappelons-le depuis 1981, les multinationales de type Monsanto, Dupont et Dow avaient acquis le monopole mondial sur les graines auxquelles elles donnaient ou pas « le droit d’utiliser » ! Or ce monopole devrait disparaître suite à une loi votée en avril 2018 par le Parlement européen autorisant la « reproduction végétale de matériel hétérogène biologique ».

Toujours dans le menu, le plat comprendra du bœuf issu de races bretonnes avec utilisation des morceaux considérés comme les moins nobles, et des ravioles à l’orange. Forcément, les oranges, elles, elles ne viennent pas de la production locale, mais d’une coopérative du Sud de l’Italie née de la rébellion des paysans face à la mafia, sachant de plus que cette coopérative à côté des locaux emploie aussi des migrants, louable initiative.

Pour finir sur le menu, le dessert inclura la pomme Patte de Loup qui est l’une des centaines de variétés à couteaux dont la Bretagne est riche et trop souvent méconnues.

Parlons maintenant du « menu musical ». Rappelons qu’ en décembre 2012, le fest-noz avait été inscrit au Patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO. Cette année comme l’an dernier, le fest-noz Kalanna sera placé sous le patronage de l’UNESCO.

On pourra danser le 31 avec les frères Guichen, natifs de Quimper et attachés au Kalanna, mais qui ne se produiront pas ensemble : Jean-Charles nous offrira son Solo de l’Ankou alors que Fred se produira au sein du trio Guichen-Barou-Moal. Timothée Le Bour et Youen Bodros, pas besoin de les présenter, seront là avec Le Bour-Bodros Quintet. SpouM sera là aussi pour nous faire profiter de son inspiration puisée dans la tradition chantée en Bretagne, mais aussi dans le jazz, le funk et les musiques cuivrées d’outre Atlantique. En 1997, 4 élèves du collège Diwan du Relec-Kerhuon avaient formé un groupe. L’un des musiciens est parti, 2 autres l’ont remplacé, et 21 ans plus tard Startijenn est toujours là avec autant d’énergie : le groupe sera aussi présent le 31 à Quimper. Enfin, un fest-noz digne de ce nom ne peut se faire sans couples. On pourra danser avec en Kan ha Diskan Sterenn Diridollou – Marine Lavigne , et côté sonneurs, William Nicolas – Bastien Guevel, récents vainqueurs en juillet à Quimper du trophée Herve Le Meur (bombarde-biniou kozh).

En rappelant que les bénéfices iront à la langue bretonne, parlons prix : on peut choisir le fest-noz seul (9 € avant, 12 € sur place) ou fest-noz + repas (hors boisson) pour 37 €. Renseignements et réservations (à partir du 1er décembre) en ligne.

Signalons aussi que si à Quimper on pourra réveillonner autour d’un menu qui promeut une alimentation respectueuse de l’environnement, à Saint Thégonnec on continue comme chaque année à danser pour les Droits de l’homme et à Caudan enfin, le traditionnel fest-noz du nouvel an de Tarzh an Deiz aura bien lieu lui aussi. Du choix donc…

> Christian Pierre

Né en 1949, Christian PIERRE est membre de l'UDB depuis 1977. Très engagé pour la Bretagne, il est très investi aussi dans les Droits de l'Homme, comme à l'ACAT (ONG chrétienne de lutte pour l'abolition de la torture et contre la peine de mort) dont il est animateur du Groupe Quimper-Cornouaille. Il milite enfin pour les droits du peuple palestinien.