Crise politique à Brest : l’élue UDB réagit

Dans un communiqué daté du 26 novembre, Anne-Marie Kervern, élue UDB à Brest, a souhaité réagir à la démission d’Alain Masson, premier vice-président de Brest métropole suite à une « affaire ».

La majorité du conseil municipal de Brest a été éclaboussée par un « scandale » : un élu socialiste aurait touché pendant plusieurs années des indemnités non déclarées au fisc. Le PS brestois avait créé une association de gestion afin de mutualiser les indemnités des élu.es et les redistribuer solidairement, de manière à mieux soutenir celles et ceux qui en avaient le plus besoin (les élus perdant leur emploi ou contraints de travailler à mi-temps, par exemple).

Même si la cour des comptes a estimé qu’il n’y avait pas eu de détournement de fonds publics, Anne-Marie Kervern a tenu a réagir. Quatre partis de cette majorité (BNC-EELV-UDB-LRDG) ont demandé, en plus d’Alain Masson la démission du trésorier de cette association (Jean-Luc Polard), sous peine de retrait de la majorité. « Leurs dix élus se sont dits prêts à rendre leur délégation », écrit-elle.

Pour l’élue UDB, « il est urgent que le Maire de Brest, Président de BMO, fasse un geste fort en direction de la population, montre son attachement à la probité et à la transparence ». Elle ajoute : « rétablir la confiance dans l’action publique ne passera certainement pas par la loi de 2017 pour la confiance dans la vie politique, à cause de son caractère inabouti et frileux. C’est sur le terrain que nous devons d’abord faire preuve de transparence à l’égard des citoyens. Et si nous pouvons affirmer que le trésorier de l’association n’a pas démérité dans sa mission d’élu, mission qu’il a exercée avec compétence et dévouement à la chose publique pendant de très longues années, il n’en reste pas moins que dans le climat actuel, la négligence est une faute politique ».

Les groupes cités ci-dessus ont également demandé à François Cuillandre de s’engager à créer une délégation, à la Ville et à la Métropole, directement rattachée au maire-président, qui aurait pour mission de coordonner l’état des lieux des bonnes pratiques en matière de transparence et de communication des données (open data) ainsi que de s’assurer de la mise en œuvre des bonnes pratiques basées sur les recommandations nationales. « S’il y a accord sur une démarche de transparence assortie de moyens, alors, oui, nous sommes prêts à assumer des responsabilités », explique Anne-Marie.

« En tant qu’élue UDB, conclue-t-elle, je pense que ces circonstances malheureuses sont l’occasion de rappeler mon attachement à quelques principes démocratiques que nous défendons à l’UDB :

  • Cumul des mandats : Nous refusons de voir le pouvoir confisqué par quelques élu.es qui cumulent les mandats tant au niveau des échelons de la vie politique que dans le temps.

  • Parité dans les conseils communautaires : Seuls 18 % des conseils communautaires comptent plus de 40 % de femmes, alors qu’ils étaient 24 % avant les fusions consécutives à la loi NOTRe de 2015. Les conseils communautaires sont des zones de non droit paritaires.

  • Un véritable statut de l’élu.e doit être instauré afin de concilier activité professionnelle et exercice d’un mandat, avec la garantie de retrouver un emploi quand on s’investit à temps plein. Un véritable statut de l’élu.e, avec des formations garanties permettrait le renouvellement et éviterait que certains ne deviennent des professionnels de la politique, avec les dérives que l’on connaît pour s’y maintenir.

  • Une démocratie participative qui offre aux citoyens l’opportunité de co-construction des politiques publiques.

  • Une autre organisation territoriale avec la transformation des intercommunalités en collectivités de plein exercice, leurs membres élu.e.s au suffrage universel direct par scrutins de listes proportionnelles. »

Avec un peu de bonne volonté, cette « crise » permettra peut-être des avancées en matière de transparence et de démocratie.

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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