Comme il en a l’habitude, le président de la République Emmanuel Macron a fait aujourd’hui un long discours pour présenter sa vision de la santé et proposer son plan. Au milieu de son discours, un aveu : la chance que constituerait le jacobinisme.
Avouons-le d’emblée : quand on traite d’un sujet, particulièrement un sujet aussi important que la santé, l’important n’est pas forcément la petite phrase. Toutefois, celle-ci intéresse au plus haut point notre magazine car elle remet en question toute la communication du résident de la République depuis le début de son mandat. En effet, lui qui se présente comme un « girondin » semble ne plus en être très sûr ! Au sujet de la santé, le Président l’affirme : « nous avons un avantage : notre jacobinisme ». Il continue en expliquant que « la concentration dans les mêmes structures de toutes les informations de santé dans un cadre régulé, protecteur des intérêts individuels, est une chance incomparable. Seuls les Chinois qui sont moins respectueux des libertés individuelles ont une telle organisation centralisée. Quasiment aucun autre pays n’a cette capacité de croiser les données de santé des concitoyens à des fins thérapeutiques et dans un cadre totalement surveillé. C’est inédit ».
Ce morceau choisi a été exprimé juste après un propos sur l’intelligence artificielle dont on connaît les enjeux en matière de libertés individuelles justement. Les promoteurs du logiciel libre fustigent en effet la concentration des données et l’usage dangereux que cela peut constituer. En évoquant les Chinois, Emmanuel Macron sait pertinemment les dangers de la concentration de l’information et cherche à éviter les critiques. Mais comment garantir l’irréprochabilité de l’État français ? Il ne suffit pas de déclarer que la France respecte les droits individuels pour que cela soit vrai ! Les exemples pullulent tous les jours. Dans sa communication de politique générale du 16 septembre, l’UDB s’inquiétait que « le principe de solidarité qui existait jusqu’à présent semble se transformer : on passe progressivement d’un système bismarckien (système assurantiel et cotisation des salariés eux-mêmes) à un système où l’État reprend la main sur tout. On exclut de fait le système de représentation des corps intermédiaires. Le rêve des hauts-fonctionnaires semble se réaliser ». Ce morceau de discours le confirme et permet de trancher un débat qui a pu faire illusion en Bretagne sur l’intérêt qu’Emmanuel Macron peut porter aux territoires. Quand on estime que le jacobinisme est une chance, c’est qu’on se moque éperdument de la géographie. Nous le savions déjà, ce discours sur la santé nous le confirme.