La rentrée scolaire amène chaque année son lot de problèmes administratifs et de batailles de chiffres. La filière bilingue français-breton de l’école Petit Prince de Plouguerneau pensait être à l’abri de problèmes puisque les effectifs n’ont pas bougé. Or, ils viennent d’apprendre la fermeture d’un poste.
« Une décision inique et scandaleuse au service de la logique du chiffre », telle est la réaction du maire de Plouguerneau, Yannig Robin. « L’effectif réel est conforme à celui qui avait été annoncé. C’est ce même effectif qui avait justifié la création d’un poste d’enseignant supplémentaire. Il n’y a eu aucun départ d’enfant de la filière bilingue vers Diwan… L’enseignante concernée sera affectée à Landerneau pour une classe de 20 enfants correspondant à l’effectif moyen des classes bilingues du Petit Prince. », écrit-il dans une tribune. La décision du Rectorat passe mal pour l’équipe municipale qui se demande s’il ne s’agit pas d’une manœuvre visant à faire des économies en jouant sur la « concurrence » avec l’école Diwan installée et qui avait reçu le soutien de la mairie. Yannik Bigouin, conseiller municipal de Plouguerneau, ne décolère pas : « c’est une vision mathématique et on change alors que la rentrée est faite dans les règles. Plus que de la malveillance administrative, c’est de la pure violence ! On déplace une enseignante qui est là depuis 10 ans une semaine après la rentrée déstabilisant les enfants et une équipe pédagogique qui a commencé à travailler ».
De son côté, le responsable de la fédération de l’UDB, Bernard Le Mao, a réagi : « On sait depuis longtemps maintenant que les différentes filières bilingues ou immersives ne se concurrencent pas et qu’au contraire elles créent une émulation. Cette décision de supprimer un poste – alors que l’année a commencé – participe donc d’une logique de division scandaleuse dont le véritable objectif est de casser le dynamisme de la langue bretonne. » L’association de parents d’élèves Div Yezh Breizh explique sur sa page facebook qu’« à aucun moment dans le cadre de la carte scolaire il n’a été question de fermeture ». Tout le monde demande donc que le poste soit maintenu, tout simplement. Symboliquement, les parents d’élèves et les soutiens au développement de la langue bretonne ont « séquestrée » l’enseignante qu’ils refusent de voir partir de l’école Petit Prince.