En 2015, une mesure de radon, gaz cancérigène, avait été faite dans le logement de fonction du CPE d’un lycée finistérien et avait détecté un taux nettement supérieur au seuil d’alerte. Suite à cela, la Région Bretagne avait commandé un rapport sur les taux de radon. Ce rapport vient d’être rendu public. Les mesures sont plutôt inquiétantes pour 7 établissements scolaires du Finistère et des Côtes d’Armor. Le Peuple breton explique les raisons de la dangerosité du radon.
Tout d’abord, qu’est ce que le radon ? C’est un gaz incolore et inodore… mais radioactif. On considère d’ailleurs que le radon est la deuxième cause des cancers du poumon après bien sûr le tabac. Dans la croûte terrestre, l’uranium, présent partout, qu’il soit sous forme d’isotopes 235 ou 238, conduit par désintégration à la formation d’isotopes du radium, lesquels conduisent aux isotopes du radon. Or ceux-ci sont tous instables, c’est-à-dire tous radioactifs. Et si l’uranium et le radium sont solides à température ambiante, le radon, lui, est gazeux. Quant à l’uranium (donc à ses descendants), il a la particularité d’être bien présent dans les roches granitiques… donc en Bretagne !
Le radon se dégage en permanence du sol, ce qui ne pose guère de soucis, sauf quand il se dégage dans le sous-sol d’une maison ou d’un bâtiment. Si le sous-sol est bien aéré, pas de soucis non plus, s’il est mal ventilé, c’est là que les ennuis commencent.
Pour comprendre la dangerosité du radon, il est nécessaire de parler un peu des différents types de radioactivité soit alpha, bêta et gamma. Le radon est radioactif alpha, ce qui veut dire qu’il émet des particules lourdes, incapables de pénétrer la peau, ce qui veut dire qu’il est sans danger pour notre épiderme. Par contre, si on respire du radon, les particules a sont émises directement par le radon dans nos poumons : elles vont attaquer les tissus fragiles des bronches et induire des cancers.
Maintenant, comment savoir si on est en environnement riche en radon ou pas ? Là, ça se complique : la radioactivité se mesure, généralement, avec un compteur de type « Geiger », mais ces compteurs ne comptabilisent que les rayons bêta et gamma, pas alpha. Et pour avoir une idée de la radioactivité induite par ces derniers, il faut utiliser des détecteurs qui impliquent des mesures qui durent de quelques jours à plusieurs semaines pour avoir plus de précisions. D’où sans doute le temps entre les 1ères détections en 2015 et la sortie du rapport.
Ce qui est sûr, c’est que si les élèves n’occupent pas les mêmes salles 24h sur 24, le fait que 7 lycées dépassent les normes (données en béquerels/m3) s’avère inquiétant. La solution, car il n’y en a qu’une, puisqu’il est impossible de supprimer le dégagement naturel de radon, est de faire des travaux de ventilation qui permettent la diminution du taux de radon. La Région va devoir agir.