Le Collectif Solidarité Réfugiés Hennebont compte une vingtaine de bénévoles. Ce samedi 10 mars, une grande collecte de vêtements, chaussures, sacs, vélos, cahiers et denrées alimentaire était organisée. Et les attentes sont nombreuses ! Le Peuple breton a rencontré un réfugié, Mohammad Akbar.
Les cours de français financés par l’État le sont uniquement pour les personnes ayant obtenus leurs papiers. Le collectif hennebontais permet à ces réfugiés d’apprendre, dès leur arrivée à Hennebont, la langue française. D’autres s’occupent du tri de vêtements, organisent des Tertulia chaque samedi, moments informels d’échanges et de convivialité autour d’un café, ou encore des activités sportives. Une cinquantaine d’hommes et quelques familles sont accueillies à Hennebont. Afghans, Soudanais, Érythréens, Guinéens et Tchadiens sont présents.
L’aide aux demandeurs d’asile (ADA) s’élève à 200€ et n’est versée qu’au bout de trois mois environ. Or, les réfugiés qui arrivent de Calais ou de Paris n’ont rien. Les sacs tout juste déposés par la population locale sont ouverts et les vêtements, sacs à dos, chaussures… trouvent vite preneurs dans cette salle prêtée par les frères de La Mennais. L’ambiance est conviviale et chaleureuse, les langues et les cultures se mêlent harmonieusement. Sur les visages souriants, pourtant marqués par ces années de galère, se lit l’espoir.
Mohammad Akbar est afghan. Il a quitté son pays en 2013 et a fêté justement samedi ses 27 ans à Hennebont. Akbar était traducteur et a travaillé pour les sociétés KBR Kellog Brown and Root Services, Fluor Corporation et Alliance Project Services (APS). Il parle anglais, allemand, l’hindi, le persan ainsi que deux langues officielles en Afghanistan : le dari et le patcho.
Akbar a travaillé en Afghanistan en tant que traducteur avec l’armée américaine. C’est la raison pour laquelle sa vie, tout comme celle d’autres traducteurs, était en danger. Il dénonce la corruption présente en Afghanistan, les talibans et le terrorisme qui ne permettent pas au pays d’améliorer sa situation notamment économique. Il n’a pas choisi de quitter un pays où la pauvreté est présente, il a été contraint de fuir pour garder la vie sauve. Sa maison a en effet été attaquée, des hommes armés lui ont tiré dessus et il s’est fait toucher à la jambe. Son voisin l’a conduit à l’hôpital… Il a pu sortir d’Afghanistan en payant un passeur.
Démarre un péril de quatre années sur les routes pour rejoindre la France. Il a d’abord été en Russie puis en Ukraine, en Slovaquie, en Autriche, en Allemagne pour enfin arriver en France en août 2017. Il est passé par Paris, Porte de la Chapelle, avant d’arriver à Hennebont. La route a été longue, beaucoup de marche, peu de sommeil… Une route souvent dangereuse.
Akbar a obtenu des papiers et préfère me parler du moment présent que de ces quatre dernières années de galère. Il est heureux, content d’être dans un pays sûr où les gens ne sont pas racistes. Comme Akbar, beaucoup de réfugiés aiment leur pays mais il n’est pas possible pour eux d’y retourner pour l’instant.