Depuis la chute de Kadhafi, la Libye est passée d’un régime dictatorial à un chaos total. Et parmi les nombreux problèmes du pays, le plus grave concerne sans aucun doute la résurgence d’une pratique que l’on croyait abolie, celle de l’esclavage. Une situation que dénoncent régulièrement les ONG sans qu’il y ait beaucoup de réactions du côté de la communauté internationale.
Courant 2014, parmi ces ONG, l’ACAT par exemple écrivait que « pays musulman sunnite à 97 %, la Libye demeure le creuset de multiples atteintes majeures aux droits de l’homme : assassinats politiques, détentions arbitraires, disparitions forcées, exécutions sommaires, violences faites aux femmes et entraves à l’exercice des libertés individuelles et collectives, sur fond d’ostracisme et de discrimination envers les communautés berbères et les ressortissants d’Afrique subsaharienne. La majorité des victimes est détenue dans des prisons ou des centres de rétention. Les personnes soumises aux tortures présentent des profils extrêmement divers : opposants politiques, anciens mercenaires d’Afrique subsaharienne, défenseurs des droits de l’homme, avocats, journalistes, médecins et chirurgiens, syndicalistes, migrants, femmes, membres de minorités… »
Un autre phénomène est venu s’ajouter à tout cela. L’ACAT ajoutait que « les travailleurs migrants et les demandeurs d’asile en route vers l’Europe sont aussi particulièrement visés par les tortionnaires. Ils étaient près de 5 000 placés dans 17 centres de rétention en mai 2013. La plupart de ces établissements sont placés sous la supervision du département pour la lutte contre l’immigration clandestine (Department of Combating Irregular Migration-DCIM) du ministère de l’Intérieur. Les demandeurs d’asile sont notamment maltraités pour faire taire toute velléité de protestation. »
Depuis cela ne s’est pas arrangé. Au contraire cela a même pris de l’ampleur. Raison pour laquelle le samedi 25 novembre avaient lieu en France un certains nombre de rassemblements à l’instigation des réfugiés arrivés sur le territoire national pour dénoncer brimades, violences, tortures dont souffrent celles et ceux qui n’ont pas pu quitter la Lybie.
À Quimper, soutenus au départ par la LDH et SOS-Racisme, ce sont une bonne centaine de personnes, majoritairement de la communauté noire, mais accompagnés par un certain nombre de personnes représentant d’autres ONG et aussi d’autres mouvements et partis (UDB, NPA) mais qui étaient là discrètement. Les manifestants ont crié leur indignation dans les rues. En d’autres lieux, il y a parfois eu des débordements, le rassemblement quimpérois s’est passé, lui, dans un excellent esprit, sans aucune violence, au travers d’ une marche pacifique qui s’est déroulée entre la bien nommée Place de la Résistance et l’esplanade de la gare.