
Le Parlement européen vient de rejeter récemment (le 4 octobre) à la majorité absolue un texte de la Commission européenne qui autorisait l’emploi d’un certain nombre de pesticides connus comme perturbateurs endocriniens.
Le Monde nous apprend qu’« une dérogation en particulier continuait de cristalliser le mécontentement. Elle permettait d’exempter les pesticides connus pour être des perturbateurs endocriniens parce qu’ils sont précisément conçus pour agir sur le système endocrinien de leurs cibles. Alors que le but du règlement est de tous les retirer du marché, cette dérogation a [failli être] imposée par l’Allemagne soucieuse de préserver les intérêts de ses groupes chimiques nationaux, BASF et Bayer en premier lieu. » C’est donc cette dérogation qui a catalysé le refus du texte.
Le Parlement prenant le contre-pied de la Commission, pas si courant pour ne pas le souligner ! Si ce n’est pas une victoire définitive, c’est au moins une victoire ponctuelle. Et là, il semblerait que l’action de la France soit allée dans le bon sens, et plus particulièrement l’action de Nicolas Hulot.
Tout irait bien s’il n’y avait pas un autre vote en vue, celui du renouvellement ou pas de l’autorisation du fameux glyphosate commercialisé comme chacun le sait par Monsanto sous le nom de Roundup. Malgré tous les risques potentiels ou avérés, cette fois le Parlement risque de l’autoriser à nouveau pour 2 ans, voire 10 ans. Les règles de l’Union européenne font qu’un veto de la France, de l’Allemagne ou de l’Italie permettraient de bloquer la proposition de la Commission. La France a promis de ne pas voter pour prolonger de 10 ans. Tiendra-t-elle sa promesse ? Autorisera-t-elle pour 2 ans sous la pression des lobbies agricoles ? On se prend à rêver qu’après une défaite politique de BASF et Bayer sur les perturbateurs endocriniens, Monsanto perde à son tour sur le glyphosate. À suivre dans les prochains jours…