Plus de 400 à Guingamp (photo), 800 à Morlaix, 10000 à Rennes, 10 à 15000 à Nantes, 200 à Chateaubriant, 3000 à Brest ou à Lorient… Les Bretonnes et les Bretons étaient vent debout, un peu partout hier, contre la poursuite de la déréglementation du travail. Tristan An Nedeleg a calculé que les Bretons étaient même parmi les plus mobilisés de France.
Ce mardi 12 septembre, 14,21 %* des manifestants étaient breton, alors que la population bretonne ne représente que 6,89 % de la population de l’hexagone. Au petit jeu de l’analyse des chiffres, il apparaît donc clairement qu’en Bretagne, la population est plus hostile aux mesures du gouvernement de Macron qu’ailleurs. L’importance d’un tissu associatif très fort et structuré comparé aux autres régions de France, et la suppression de 7 000 à 10 000 emplois dans ce secteur dans les 12 prochains mois ont sûrement aidé à mobiliser les Bretons dans la rue.
Alors que Macron avait été élu plus facilement en Bretagne qu’ailleurs, il semble que l’hostilité au gouvernement prend racine plus vite ici qu’ailleurs. Le focus sur les CAE-CUI à travers la belle mobilisation autour des écoles associatives en langue bretonne Diwan a mis en lumière des mesures d’austérité incompréhensibles pour la population Bretonne, très habituée à s’impliquer dans l’associatif. Il est fort à parier que la récente annonce de recentraliser l’audiovisuel public sur Rennes et Paris va également abîmer l’image d’Emmanuel Macron et de son gouvernement a tendance de plus en plus jacobine, ce qui ne plaît pas du tout aux bretons.
* données compilées à partir des chiffres du ministère de l’intérieur : La France compte 66,9 millions d’habitants et la Bretagne 4 616 000, ce qui représente 6,89 % de la population française. La police a compté 31 700 manifestants en Bretagne, pour 223 000 au total en France, soit 14,21 % des manifestants.