L’annonce est parue hier dans les pages du Télégramme : l’édition Iroise de France 3 fermera à compter du 1er janvier 2018. Un coup dur pour la pluralité de l’information et pour la langue bretonne au passage.
« La démarche a été pernicieuse » tonne un représentant syndical de France 3 Bretagne. « Depuis des mois, des ateliers de réflexion avaient été mis en place pour parler de l’avenir de France 3. Mais personne, dans ces ateliers, n’a proposé de supprimer Iroise ». La réalité est très simple : l’affaire était déjà entendue et la chaîne supprime les locales pour concentrer ses moyens sur les capitales régionales. Et tant pis si l’information s’éloigne sur la chaîne qui s’auto-proclame « de proximité ». Au final, Brest perd l’indépendance éditoriale sur la Basse-Bretagne : les sujets seront désormais décidés et orchestrés depuis Rennes.
Une fois n’est pas coutume, ce sont les territoires français qui « coûtent ». Après un plan de départs volontaires, France Télévisions cherche à supprimer des postes. 750 postes supprimés ces cinq dernières années… mais Paris n’est pas touchée ! « On ne touche pas le vaisseau amiral » aurait l’habitude de dire Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions. Comprenez France 2. Une logique bien française qui finit par agacer. Car il est clair que Brest et toute la Basse-Bretagne ont beaucoup à perdre avec cette décision autoritaire. II y a fort à parier que, faute de moyens, la chaîne va multiplier les plateaux au détriment du reportage et du terrain.
Les pontes parisiens n’ont que faire de la Bretagne, qu’elle fut Haute ou Basse. D’ailleurs, cela ne concerne pas uniquement la Bretagne et si Brest ferme au 1er janvier 2018, toutes les télévisions locales sont dans le collimateur. Après Tours et Bourges, Le Mans est sur la sellette. Le Havre et Mulhouse pourraient suivre.
En ce qui concerne la langue bretonne, le directeur de France 3 Bretagne, Jean-Michel Le Guennec, a précisé aujourd’hui que l’édition en breton ne sera pas supprimé mais sous une forme différente. Le sort d’An Taol Lagad reste donc un mystère. Mais si France 3 Iroise disparaît, il est à craindre que les locuteurs de breton se verront privés de leur 7 malheureuses minutes quotidiennes. De quoi revendiquer un peu plus fort une véritable chaîne bretonne à l’instar de Via Stella en Corse !