Suite aux innombrables polémiques interrogeant la nécessité d’un réel statut pour la langue bretonne, le collectif Ai’ta invite tous ceux qui le souhaitent à se rassembler samedi 9 septembre à 11h devant la permanence parlementaire de Richard Ferrand à Châteaulin.
Le collectif Ai’ta est connu pour son dynamisme en faveur de la visibilité du breton dans l’espace public. Or, ces dernières semaines lui ont donné du fil à retordre. D’abord, il y a eu l’affaire du prénom « Fañch » non reconnu par l’état civil, preuve d’une ignorance et d’un mépris totale de l’administration envers la langue bretonne dont certain caractère, effectivement, diffèrent du français. Lors de cette rentrée, c’est le monde associatif et avec lui le réseau Diwan qui fait les frais d’une politique descendante. « Face au plus grand [mépris] social jamais vu en Bretagne – environ 10 000 emplois supprimés dans l’associatif (dont plusieurs centaines en langue bretonne) – demandons des comptes à Richard Ferrand, président du groupe En Marche à l’assemblée nationale, député du Finistère », écrit Tristan an Nedeleg, l’un des militants les plus identifiés du collectif Ai’ta.
Le collectif s’interroge : « Macron sera-t-il le fossoyeur de la langue bretonne ? » Alors que ce dernier se faisait le défenseur d’une vision girondine de la politique, ces dernières prises de décisions, tant fiscales que politiques, démontrent au contraire son jacobinisme. Pour que la langue bretonne ne soit plus « considérée comme une langue étrangère en Bretagne », Ai’ta réclame l’annulation de la suspension des emplois aidés dans les domaines de la langue et de la culture bretonne, de permettre aux écoles Diwan de bénéficier du forfait scolaire de façon obligatoire afin de pérenniser les postes nécessaires et de donner au réseau d’enseignement par immersion le statut spécifique dont il a besoin pour son développement, de modifier la circulaire du 23 juillet 2014, inspirée des principes de la terreur décidées en 1794 et interdisant encore aujourd’hui de donner certains prénoms bretons aux enfants, d’appliquer rapidement les engagements de la convention État-Région de 2015 et de donner un statut officiel à la langue bretonne.
Une chose est certaine, si le gouvernement voulait donner des arguments aux manifestants du 12 septembre prochain (dont Le Peuple breton sera), il ne s’y serait pas pris autrement qu’en s’attaquant au monde associatif.