Après les rencontres internationales de résistance aux OGM, la ville de Lorient s’est encore distinguée pour sa mobilisation en faveur d’une agriculture sans pesticide et non soumise aux semenciers du type Monsanto-Bayer. 2000 personnes ont manifesté samedi 20 mai pour s’opposer à la multinationale.
Lorient s’affirme comme la capitale de la lutte anti-OGM. Il faut dire que la Bretagne est particulièrement concernée puisque ses ports (Lorient, Brest, St Nazaire ou St Malo) importe du soja transgénique qui sert à nourrir le bétail. Pourtant, le Conseil régional clamait haut et fort son ambition que la Bretagne soit une région sans OGM, du champ à l’assiette…
Très mobilisée, l’Union démocratique bretonne a distribué un tract sur lequel on pouvait lire que « lutter contre les organismes génétiquement modifiés participe d’une vision du monde : privilégier le libre à la privatisation et au brevetage du vivant ». En défendant l’autonomie alimentaire, le parti était à sa place dans cette manifestation. Son candidat sur la circonscription, Gael Briand, a pu s’exprimer à la tribune, au retour du cortège : « Malgré une forte résistance populaire, la doxa continue de propager de fausses idées et de nous faire passer pour des passéistes, des réactionnaires. Refuser le brevetage du vivant serait donc réactionnaire ? Dénoncer l’usage des pesticides devenus plus fort encore depuis l’introduction des OGM serait réactionnaire ? Vanter un nouveau modèle agricole, un modèle qui fasse vivre les paysans et qui ne détruise pas les sols et l’eau serait utopique ? Et bien, soit, nous sommes les utopistes ! Nous sommes ceux qui n’avons pas abandonné nos idéaux ! Car la réalité, c’est que les OGM sont une vaste opération commerciale menée par de puissantes multinationales qui ont compris que contrôler l’alimentation, c’est contrôler la base même de notre existence ! Comme tous les 20 mai, nous luttons contre les OGM et pour conserver la capacité de faire nous-mêmes nos propres choix ! »
Avec « seulement » 2000 participants, cette troisième marche contre Monsanto n’a pas réussi son pari d’attirer plus de monde que l’année dernière. Une déception cependant toute relative quand on sait que les villes de Dijon, Nantes, Agen, La Rochelle, Bordeaux, Lille ou Marseille ont réuni seulement entre 200 et 800 personnes.