
Les Rencontres internationales de résistance aux OGM ont débuté vendredi matin au palais des congrès de Lorient. Introduites par Ali Tapsoba, initiateur des premières rencontres à Ouagadougou, au Burkina Faso, elles vont duré jusqu’à dimanche soir. Le Peuple breton y participe.
« C’est la rencontre entre deux peuples : breton et burkinabé ». Ainsi a commencé Ali Tapsoba sans savoir le plaisir qu’il faisait à une partie de la salle ! Défendant l’eau et la terre en tant que « biens communs que nul ne devrait pouvoir privatiser », il a présenté la délégation burkinabé venue partager ses luttes, mais aussi ses espoirs. « Si nous laissons les multinationales privatiser les semences, elles déciderons de nos modes de penser, de manger… la souveraineté des peuples dépend de leur souveraineté alimentaire » a développé Ali Tapsoba pour qui l’un des objectifs majeurs est d’introduire le concept d’« écocide » dans le droit international. Le peuple a beau avoir bouté la multinationale hors du Burkina, Ali estime que « nous n’en avons pas fini avec Monsanto ».
Faucheurs, militants politiques ou associatifs, ces rencontres inédites ont démarré sur les chapeaux de roue avec un objectif final : construire la convergence des luttes. Réunis dans différents ateliers (droits, semences, pesticides, agroécologie et convergence des luttes) à Amzer Nevez, les participants planchent depuis vendredi après-midi sur un « plan de bataille » à opposer à celui des multinationales pour reprendre le terme de Guy Kastler, faucheur volontaire et membre fondateur de la Confédération paysanne.
Hervé Le Gal, coordinateur d’Ingalan et initiateur de ces rencontres a rappelé qu’en 1974, un certain Henry Kissinger, secrétaire d’État de Richard Nixon, parlait déjà d’une arme suprême : le contrôle de l’alimentation. Un impérialisme toujours bel et bien présent qui démontre que ces rencontres internationales de résistance aux OGM en Bretagne sont plus que jamais importantes.