Un plaidoyer pour qu’Enercoop Bretagne travaille sur 5 départements

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Enercoop, founisseur d’électricité renouvelable, a récemment annoncé la création d’une nouvelle coopérative locale du nom « d’Enercoop Pays de la Loire ». De quoi éveiller la curiosité de nombreux bretons, notamment ceux qui, déjà client chez Enercoop (comme l’UDB), sont sensibles à la réunification administrative de la Bretagne. Or, justement, Tristan An Nedeleg est client chez Enercoop Bretagne depuis 3 ans. Il a écrit à la coopérative et transmis son courrier au Peuple breton.

Les militants, tant politiques que culturels, connaissent bien Tristan An Nedeleg. Fidèle dans ses convictions, il est de tous les combats et s’engage au quotidien, notamment pour la langue bretonne. La réunification de la Bretagne est également un sujet primordial pour lui. En mai dernier, il a écrit à Enercoop Bretagne pour demander « la modification des statuts de la coopérative afin de la rendre plus citoyenne, démocratique et respectueuse de l’histoire et des populations ». Sa proposition : « élargir le champ géographique d’Enercoop Bretagne à la Loire Atlantique ». « La coopérative en porte déjà le nom : elle ne s’appelle pas Enercoop Région Bretagne. Cela m’a d’ailleurs induit en erreur car je pensais que l’on travaillait déjà sur la Loire-Atlantique », justifie-t-il. S’ensuit des propositions précises de modifications des articles concernés.

Pour justifier cette demande, Tristan s’est appuyé sur les statuts de la coopérative et notamment « la prééminence de la personne humaine, de la démocratie, de la solidarité » et « l’intégration sociale, économique et culturelle ». Pour Tristan, « utiliser les cadres administratifs des régions, si peu démocratiques, va à l’encontre des valeurs portées par Enercoop, notamment la réappropriation citoyenne. Tristan s’étonne alors de l’argument selon lequel il appartiendrait à la coopérative nationale, à Paris, de décider pour nous. « Si au niveau national ou régional, des gens souhaitaient créer une autre coopérative travaillant sur la Loire-Atlantique (périmètre Pays de la Loire), il n’y a aucun problème légal à ce que Enercoop Bretagne travaille également sur ce périmètre (quoique cela serait peu lisible, mais c’est envisageable). Il peut très bien avoir deux coopératives Enercoop travaillant sur le même territoire à partir du moment où les sociétaires savent où va leur investissement, et que les clients savent à qui ils achètent l’énergie. Par contre, nier l’ensemble géographique, culturel, socio-anthropologique et historique de la Bretagne serait une grave erreur pour notre coopérative. Cela contredirait fondamentalement les valeurs qui nous portent. Que se passerait-il par exemple si le gouvernement choisissait de créer une grande Région Grand Ouest ? Enercoop Bretagne devrait se plier à ce nouveau découpage administratif ? »

Reste que sur le plan juridique, aucun article des statuts n’affirme qu’Enercoop Bretagne travaille uniquement sur quatre départements, si ce n’est le lieu de résidence du siège sociale qui doit être dans la région Bretagne administrative.

Soucieux de l’écologie et de la mise en valeur de la langue bretonne, Tristan juge néanmoins qu’il « vaut mieux être client et sociétaire chez Enercoop que client chez EDF ». Mais à ce jour, aucune réponse officielle ne lui est encore parvenue. Il a cependant réceptionné une série de réponses à ses questions, de la part d’un des administrateurs d’Enercoop Bretagne, mais n’engageant que lui.

Tristan invite tous ceux qui le peuvent à rejoindre l’association de préfiguration d’une coopérative locale Enercoop PDL afin d’y faire porter la voix de la Loire-Atlantique et de la Bretagne, dans cette future coopérative : contact.alecs[@]prefiguration.enercoop.org

> Ar Skridaozerezh / La Rédaction

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