À l’initiative du groupe « Guipavas Solidaire » auquel appartient Christian Guyonvarcʼh, élu UDB, le Conseil Municipal de Guipavas (14000 habitants) a fait voter un vœu par la commune le 8 avril 2015 appelant « le Président de la République, le Gouvernement et les parlementaires de toutes les sensibilités démocratiques, ainsi que les élus des départements et les conseillers régionaux à mettre en œuvre tous les mécanismes législatifs et réglementaires disponibles pour aboutir à une Bretagne à cinq départements, plus cohérente, plus forte et plus solidaire ».
Voici lʼexposé des motifs :
Lors du redécoupage territorial adopté par le Parlement en décembre 2014, lʼoccasion a été manquée de réunifier la Bretagne pour répondre à lʼambition dʼune région forte à lʼéchelle européenne, alors même que des objectifs de réduction du nombre de régions et dʼévolution vers une taille plus conséquente avaient été exprimés.
Lʼorganisation actuelle des cinq départements (Finistère, Côtes dʼArmor, Ille-et-Vilaine, Morbihan et Loire-Atlantique), bénéficiant dʼun aménagement structuré sur le plan des transports et dynamisés par de nombreux échanges, traduit non seulement la légitimité historique dʼun tel rassemblement, mais aussi sa pertinence économique et territoriale. Une association comme Produit en Bretagne, qui est organisée depuis sa création en 1993 à lʼéchelle des cinq départements et réunit aujourdʼhui plus de 300 entreprises dont 33 en Loire-Atlantique, témoigne de la pertinence économique de la demande de réunification en 2015.
Avec 4,6 millions dʼhabitants, la Bretagne à cinq départements se hisserait parmi les plus grandes régions européennes, tout en conservant une taille raisonnable, une taille humaine. Elle permettrait des synergies et donnerait lieu à la constitution dʼune puissante région maritime avec de nombreux ports, notamment ceux de Brest et de Nantes-Saint-Nazaire, une région qui contribuerait à la relance dʼune grande politique maritime au niveau national.
Les vingt dernières années ont vu se développer un axe de coopération Rennes-Nantes. Les milieux économiques en ont pris lʼinitiative à la faveur dʼune amélioration des liaisons routières. Depuis 2009 les élus et les administrations de Nantes Métropole et de Rennes Métropole ont noué un partenariat bilatéral dans de nombreux domaines : la mobilité, lʼenseignement supérieur, la recherche et lʼinnovation, le tourisme, la culture, la promotion. Avec la création du statut des métropoles, cette coopération bilatérale est appelée à se renforcer.
Dans ce nouveau contexte institutionnel, il est important pour la cohésion globale de la Bretagne et il est de lʼintérêt de la pointe finistérienne que les métropoles de Nantes et de Rennes inscrivent leur coopération et leurs échanges bilatéraux dans un cadre régional commun, la Bretagne réunifiée. Cʼest une condition préalable à un développement territorial, économique et démographique plus équilibré à lʼouest de Paris.
En décembre 2014 lʼEtat a fait de Lyon Métropole une collectivité territoriale à statut particulier. Et, à lʼoccasion du débat parlementaire sur le projet de loi portant une nouvelle organisation territoriale de la république (NOTRe), le gouvernement vient dʼaccepter le principe dʼune fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux départements de la Haute-Corse et de la Corse du sud pour former une collectivité unique. La preuve est donc faite quʼune approche différenciée dans lʼorganisation des territoires en France métropolitaine existe déjà.
La dernière enquête dʼopinion en date sur la question de la réunification administrative de la Bretagne (institut LH2 pour la presse régionale en juillet 2014) a montré 70 % dʼopinions favorables en Loire-Atlantique et 77 % dans les quatre départements de la Bretagne administrative. Une démocratie vivante doit permettre à ses citoyens de sʼexprimer directement sur lʼorganisation de leur cadre de vie et respecter leur volonté.
Souhaitons que de plus en plus de communes franchissent ce pas…