
On entend trop souvent à quel point l’Union européenne est un fléau. S’il est légitime de critiquer le fait qu’elle soit dirigée par des néolibéraux, on ne peut toutefois pas rejeter l’idéal de réglementations communes, notamment en matière environnemental. Ce billet d’humeur de John Lonie rappelle quelques évidences.
Nous avons tous un petit côté nostalgique. La vie était tellement mieux avant, non ? Pour les habitants des villes côtières et stations balnéaires de l’Angleterre, pas trop. Dans les années 1970, la qualité des eaux britanniques était tellement mauvaise qu’un vacancier risquait sa vie s’il voulait se baigner dans les eaux froides de la mer du Nord. Bien sûr, l’économie dans ces villes, qui dépendait du tourisme, s’est effondrée totalement.
Heureusement, un jour, l’Union européenne est intervenue. Les députés européens, y compris un certain Stanley Johnson, le père du Premier ministre sortant (peut-être… ?), Alexander « Boris » Johnson, ont établi des directives pour nettoyer les eaux et les plages britanniques. Les gens pouvaient enfin rentrer dans l’eau.
Les effets d’une loi post-Brexit
Mais, grâce au Brexit, les années 1970 sont de retour ! Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni a finalement quitté l’Union européenne et n’est donc plus obligé de suivre ses directives. En octobre 2021, le gouvernement conservateur a fait passer une loi permettant aux compagnies d’eau de se dispenser de l’obligation de traiter les eaux usées avant de les verser directement dans la mer !
En août, les chaînes de télévision britanniques diffusaient des images des tuyaux qui versent de l’eau polluée directement dans la Manche. Les vacanciers dans les stations balnéaires célèbres, comme Brighton ou Great Yarmouth, décrivent des eaux marron, pleines de détritus. Quant aux marins pêcheurs cornouaillais, ils attrapent des milliers des poissons morts dans leurs filets.
Rester vigilant, de part et d’autre de la Manche
Il faut préciser que cette situation n’existe pas en Écosse, où le gouvernement écossais a conservé le contrôle de la gestion de l’eau. Celle-ci est toujours considérée comme un service public et les mers sont propres.
Que faut-il retenir de cette histoire ? D’abord que nous devons, nous en Bretagne, rester vigilants. Il n’est pas impossible que nos plages du Finistère et des Côtes-d’Armor soient polluées par les vagues venant de la perfide Albion.
Ensuite, il faut se rendre compte d’une chose : le Royaume-Uni est sorti définitivement de l’UE il y a deux ans seulement. Depuis, ce n’est pas une exagération de dire que son économie est en train de s’effondrer. Les Britanniques doivent garder leurs convictions et ne pas écouter les sirènes qui essayent de les convaincre que la vie était meilleure avant et qu’ils n’ont pas besoin d’amis ailleurs en Europe.