Samedi 23 juillet 2022, journée de blocage au Pays basque nord. 950 personnes selon la préfecture, environ 1700 pour les organisateurs ont bloqué les voix d’accès principales : routes, autoroute A63, gares et même l’aéroport de Biarritz pendant quelques minutes. Le but de la manœuvre : dénoncer l’immobilisme de l’État français concernant les prisonniers politiques basques, deux en particulier : Jakes Esnal et Ion Parrat, anciens membres de l’ETA, prisonniers depuis 32 ans et libérables.
Deux mouvements de la société civile basque sont à l’origine du blocage : Bake Idea (« chemins de la paix » en basque) et Les Artisans de la Paix. Tout deux favorables au processus de paix au Pays basque. Les deux organisateurs avaient annoncé leur action un mois plus tôt. De nombreuses personnalités politiques locales et hexagonales ont apporté leur soutien, parmi elles Jean-René Etchegaray, président de la communauté d’agglomération du Pays basque, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Philippe Poutou, le député Iñaki Echaniz (4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques), la sénatrice Frédérique Espagnac…
La veille de la manifestation, face à l’ampleur annoncé du blocage, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a décrété l’interdiction de manifester. Ce qui n’a pas réfréné les participants. Selon le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il n’y a pas eu de blocage au Pays basque grâce à l’action des forces de l’ordre. Au total 26 personnes ont été interpellées et gardées quelques heures en garde à vue. Un rassemblement a été organisé devant la sous-préfecture de Bayonne pour demander leur libération. Ils ont tous été relâché dans la soirée.
Les 13 points de blocage ont été levé à 16h. Les organisateurs considèrent que tous les objectifs ont été atteint : les points de blocage prévus ont été bloqué malgré la présence des forces de l’ordre en nombre (et notamment de la police nationale espagnole) ; ces actions de désobéissance civile ont fait parler du problème politique basque. Toute la presse hexagonale et même espagnole ont fait écho de cette manifestation. Pour le journal Sud-Ouest, c’est un « avertissement sans frais ».
Anaiz Funosas, porte-parole de Bake Bidea, a prévenu que si Ion Parot et Jakes Esnal « n’étaient pas libérés » le 22 septembre, date d’une décision de la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris sur leurs demandes de libération conditionnelle, « cette dynamique ira crescendo ».