Voilà un mois maintenant que le confinement est en place en France. Comme partout il a fallu réorganiser le travail à France Bleu Breizh Izel, pour éviter la présence d’employés trop nombreux dans les studios et pour assurer une continuité du service public sans mettre en danger la vie de qui que ce soit. Cette réorganisation a débouché sur l’effacement du breton des ondes de la radio de l’ouest breton. Si dans un premier temps les employés brittophones ont accepté cet état de fait, pour raisons sanitaires et le temps de trouver une réorganisation, la pérennité de l’absence de breton n’est plus acceptée aujourd’hui et pose question.
Le SNJ-CGT de Radio France a publié un communiqué en date du 16 avril pour dénoncer l’absence maintenue du breton sur France Bleu Breizh Izel. Il y fait part de son incompréhension, partagée par les auditeurs, et de l’absence de réponses précises de la part des directions locales et nationales de Radio France malgré les multiples sollicitations. « Pour la première fois depuis 1982, le breton est absent de l’antenne. Pourtant, il faut le rappeler, le breton est à l’origine de la création de RBO et constitue l’ADN de France Breizh Izel. » précise le communiqué.
Le breton serait-il « maltraité » dans ce service public radiophonique ? En tout cas les employés semblent subir un traitement spécial puisqu’il « est formellement demandé aux journalistes bilingues de la rédaction de ne pas traiter de l’actualité », ce qui semble une discrimination en bonne et due forme. Sous quel prétexte l’actualité chaude du moment ne pourrait-elle pas être traitée en breton également ?
Le syndicat précise également que les journalistes bilingues sont tout à fait opérationnels depuis trois semaines pour mener à bien leurs missions, et en « capacité d’assurer des rendez-vous d’antenne en breton depuis leur domicile » comme leurs collègues en français.
Un des arguments avancés par la direction est que l’antenne est partagée avec France Bleu Armorique. En effet depuis le début du confinement, Radio France a mené des syndications – des fusions temporaires – des radios France Bleu sur tout le territoire français. Ce qui a soulevé beaucoup de colère chez les employés voyant leur mission d’informations locales remises en cause par ces syndications, allant parfois jusqu’à regrouper cinq radios. Et donc France Bleu Armorique et Breizh Izel sont depuis sur la même antenne. Pourtant si on regarde ailleurs en France, le problème ne se pose pas toujours. Dès le 16 mars la direction de France Bleu Pays Basque a fait le choix de garder un journal d’informations en basque. Journal qui est maintenu, malgré la syndication avec France Bleu Béarn et Gascogne. Pourquoi ce qui est possible ailleurs ne le serait pas en Bretagne ?
Et le syndicat de conclure en demandant le rétablissement des émissions et des journaux en langue bretonne et en invitant la direction à lire l’avis du CESER Bretagne émis le 6 avril. Alors que d’autres pays font le choix de renforcer leurs offres de service public en langue minorisée pendant cette crise (par exemple BBC Alba en Écosse augmente la diffusion de programmes pour enfants), la France semble profiter de cette période pour apporter un nouveau coup de butoir. La situation est similaire sur France 3 Bretagne.
Communiqué complet du SNJ-CGT :