C’est une annonce importante et attendue des défenseurs du gaélique en Écosse : le conseil des Hébrides extérieures (Comhairle nan Eilean Siar) a décidé de mettre l’enseignement du gaélique par défaut à partir de la rentrée prochaine pour les nouveaux élèves dans toutes les écoles des îles. Les parents auront toujours la possibilité de refuser et de demander un enseignement en anglais seulement.
C’est donc à front renversé désormais, l’enseignement dans les îles se faisait actuellement en anglais par défaut, c’était aux parents de faire la démarche de demander l’enseignement en gaélique. Il n’existe pas filières bilingues en Écosse où les deux langues sont à parité horaire : c’est soit en gaélique, soit en anglais, et ce au sein de la même école. Même si l’anglais était introduit progressivement dans les « filières » gaéliques. Si le conseil a décidé de franchir le pas c’est parce que plus de la moitié des parents faisait le choix du gaélique. Il faut rappeler que c’est la zone d’Écosse où l’on trouve le plus de gaélophones encore, environ la moitié de la population des îles (26 000 habitants en totalité) parle la langue. Le conseil des Hébrides extérieures est donc le premier des 32 conseils que composent l’Écosse à prendre cette décision.
L’introduction du gaélique comme langue d’éducation ne s’est faite qu’au milieu des années 1980, après une forte demande des locuteurs de gaélique. Imaginer que seulement 30 ans plus tard le gaélique devienne la langue par défaut est une sacré avancée. Avancée rendue possible grâce à la dévolution qui permet à l’Écosse de gérer son système éducatif comme il l’entend. Beaucoup espèrent voir d’autres conseils suivre l’initiative, en particulier dans les conseils des Highlands et de Argyll & Bute, là où on retrouve le plus grand nombre de locuteurs après les Hébrides.
L’annonce a été bien accueillie par Misneachd (collectifs de militant·e·s du gaélique) qui y voit un signe positif même si leur demande est plus radicale : imposer l’enseignement du gaélique dans les îles sans possibilité de choisir l’anglais. Elle l’a été beaucoup moins pour les Conservateurs écossais qui se sont fendus de commentaires jugés insultants par beaucoup de députés SNP et par les militant·e·s du gaélique.