Rouedad ar Brezhoneg est un collectif d’association travaillant pour la langue bretonne lancé à l’occasion d’un atelier de réflexion et d’échange autour de la langue bretonne organisé par Kevre Breizh en Octobre 2018. Euskal Confederazioa avait alors été invité à faire part de son expérience basque. Il est alors apparu clairement qu’il fallait changer de stratégie pour obtenir des résultats en Bretagne. Un appel a ensuite été lancé auprès des différents acteurs de la langue, de l’enseignement scolaire à l’enseignement aux adultes, en passant par les « ti ar vro », le théâtre et les médias écrits, radios ou audio-visuels. Le collectif Rouedad ar Brezhoneg a ainsi été créé. L’idée est de fédérer les différents acteurs avec une structure souple, non subventionnée, et uniquement sur la question de la langue bretonne, afin d’échanger et de mener des actions plus efficaces.
La première initiative a été l’envoi d’un courrier signé par 60 associations et adressé fin 2018 au Conseil Régional de Bretagne. Il s’appuyait sur la dernière enquête de politique linguistique et a été envoyé à l’occasion de l’élaboration du plan de politique linguistique de la Région Bretagne et du contrat État-Région pour la période 2020-2025. Ce sont en effet les deux éléments majeurs qui permettront de sauver et de développer notre langue. La lettre demandait un doublement sans délai du budget actuel consacré à la langue bretonne ainsi que différentes mesures techniques. Les conséquences de ce courrier ont été l’organisation par le Conseil Régional d’une conférence territoriale consacrée à la langue bretonne en juin dernier et destinée à échanger avec les autres collectivités bretonnes. Hélas, cette conférence convoquée tardivement a été un raté complet avec peu d’élus présents. Elle n’a abouti à aucune proposition. Pour tenter de palier à ce manque, le collectif a donc proposé un document qui contient 80 propositions concrètes et qui vient d’être adressé au Conseil Régional à l’occasion d’une conférence de presse, mercredi 28 août 2019. Il s’agit de guider le Conseil Régional dans l’élaboration du plan d’action pour la langue bretonne qu’il s’est engagé à adopter d’ici à la fin de l’année, ceci afin de parvenir réellement à une société bilingue, objectif qu’il s’est lui-même engagé à mettre en place. En effet, après avoir voté fin 2018 des déclarations de bonnes intentions il est maintenant nécessaire de passer aux actes. Le document propose notamment de se donner les moyens de former 5 000 locuteurs par an ce qui permettrait de stopper l’érosion actuelle et d’en finir aujourd’hui avec une politique qui s’apparente à des soins palliatifs. Le dialogue s’est engagé par voie de presse. Le Conseil Régional accepte mal la remise en cause des ambitions de sa politique. Le collectif a répondu en rappelant les faits : conférence territoriale inutile, mis en œuvre de moyens insuffisants, interrogation sur la priorité accordée par la région et les collectivités à la question de la langue bretonne… Pour l’UDB, il est tout à fait nécessaire que les acteurs de la langue bretonne s’expriment et commentent les politiques publiques engagées par les responsables politiques. C’est d’autant plus important que le temps presse pour la langue bretonne.