Alors que Yann-Fanch Kemener quittait ce monde, une autre figure bretonne s’en est allée dans la foulée : Claude Besson. Dans la rubrique Selaouit du Peuple breton, Pierre Morvan lui a rendu hommage, mais il nous paraissait important d’en dire un mot plus long…
L’auteur-compositeur-interprète, Claude Besson né en 1948 s’est éteint le 23 mars chez lui à Roudouallec.
Après un BTS en électronique Claude Besson a d’abord été luthier spécialisé dans les dulcimers et harpes celtiques, bénéficiant des conseils de Jord Cochevelou. Il commença sa carrière de chanteur en 1970 à Paris. En 1972, il enregistre un 45 tours, une version des prisons de Nantes « Damdidalididan ». En 1973, premier 33 tours « N’oubliez pas l’Armor ». En 1974, son disque instrumental se voit décerner le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. Suivrons une dizaine d’autres, une centaine de chansons, des tournées dont une mémorable au Québec avec des passages à L’Olympia, Bobino ainsi qu’à la première fête du Peuple Breton en 1975.
À la fin des années 70, il s’installe en Bretagne. En 1985, il produit son premier disque tout seul. Perfectionniste, l’artisan poète qu’il est resté faisait tout lui même de l’enregistrement à la pochette.
Un hommage simple et fort lui a été rendu dans la grande salle de spectacle de Gourin archie-comble. En alternance, des artistes et des proches ont joué ou témoigné du respect et de l’admiration qu’ils avaient pour ce talentueux musicien, humaniste, humble et chaleureux.
Après les témoignages lus d’Alan Stivell ou de Dan Ar Bras, celui touchant d’un ami venu spécialement du Québec ou celui simple et digne de son voisin agriculteur, ponctués d’applaudissements,Yvon Etienne agrémenta la cérémonie d’anecdotes apaisantes. Suite à la magnifique interprétation chantée de Gilles Servat et de son accompagnateur, de poignants messages d’amour de ses enfants et de sa femme, l’émotion fut à son comble avec plus de cinq cents personnes debout pour chanter le titre le plus connu de Claude Besson en l’honneur de son village : Kerouze.