Les signes de nervosité et de tension se multiplient avec l’annonce de l’ouverture du procès contre les leaders indépendantistes et les dirigeants catalans emprisonnés depuis quinze mois, procès annoncé début février à Madrid.
Entre autres soutiens, l’ANC a annoncé qu’elle se joignait à la grève générale convoquée en Catalogne par l’intersyndicale les 5, 6 et 7 février. La société catalane toujours mobilisée en solidarité avec les prisonniers politiques (des milliers de personnes sont concentrés en permanence autour des prisons) prépare des manifestations qui coïncident avec le prochain transfert des prisonniers à Madrid, transfert exigé par le Tribunal suprême. La guardia civil procédera au transfert malgré le fait que la Generalitat avait proposé que la police catalane le fasse.
L’ANC a décidé de mettre en place des conseils locaux de la République catalane (structures civiles non intégrées à l’administration autonome) afin de rendre effective l’indépendance depuis les territoires, de jeter les bases du nouvel État et de participer en particulier au forum civique et social chargé de l’organisation du débat sur la constitution catalane.
La répression espagnole contre l’indépendantisme se poursuit
Nouveaux épisodes de la répression politico-judiciaire contre les indépendantistes cette semaine : les tribunaux espagnols confirment une amende de 200000 euros à l’encontre de l’association Òmnium Cultural pour avoir organisé une enquête d’opinion à l’issue de la consultation publique tenue le 9 novembre 2014 sur la indépendance de la Catalogne. Le tribunal a également infligé une amende de 200000 euros à l’ANC pour le même motif et rejeté l’appel de l’entité.
La Generalitat vient de signaler que depuis janvier 2017, l’extrême droite en Catalogne a été à l’origine de 328 agressions contre des biens et contre des personnes. Elles sont le fait d’une vingtaine d’organisations et de groupuscules espagnolistes : Tabarnia, GDR Cataluña, Democracia Unidad Española, Resistencia Alta Tabarnia o Legión Urban, entre autres. Par le biais du Bureau des droits civils et politiques, la Generalitat a dénoncé ces faits auprès de la déléguée du gouvernement espagnol.
José Borrell, l’anti-indépendantiste ministre des Affaires étrangères espagnol, continue de s’illustrer par ses mensonges, en expliquant que de nombreuses images des violences policières et de blessés (1066 selon des sources médicales) lors du référendum du 1er octobre 2017, diffusées, notamment par la BBC étaient des « fake news ». Borrell est caractéristique de la ligne dure du gouvernement socialiste de Sanchez, opposée à tout dialogue avec les Catalans et partisan de l’utilisation de tous les moyens contre l’indépendantisme.
Arrestation de 11 personnes par la police espagnole
Nouvel épisode de pression politique, d’intimidation et d’irrégularités du gouvernement espagnol contre l’indépendantisme. La semaine dernière, 11 personnes, dont 2 maires (de la CUP, Candidatures d’unité populaire, la gauche anticapitaliste indépendantiste) des élus et des membres des CDR (Comités de défense de la République) ont été arrêtés par la police espagnole sans mandat de la justice, ni préavis ou motif, afin de les interroger pour de présumés désordres lors de la commémoration du référendum. Le maire de Verges a même été menotté et blessé au poignet. Le ministre de l’Intérieur a couvert l’opération en disant qu’elle était « supervisé » par un juge, ce qui a été démenti par le tribunal de Girona. La même semaine, un journaliste photo, quatre militants catalans et un neveu du président Torrent ont également été détenus. Les arrestations ont été qualifiées de « politiques » par la presse catalane et « d’inhabituelles et injustifiées » par le ministre de l’Intérieur catalan, qui a dénoncé un moyen de faire peur aux électeurs et aux militants avant le procès. Par ailleurs, un élu de Badalona a été condamné à une amende de 4 380 euros et au coût du procès pour « désobéissance » pour avoir récupéré des affiches de l’ANC dans un véhicule de la police municipale le jour du référendum. On également appris que le gouvernement espagnol refuse d’enquêter sur la présence de policiers parmi les militants d’extrême droite qui ont harcelé Puigdemont à Waterloo.
Refus espagnol répété de dialoguer
Réunion de tous les dirigeants du PDCat à Waterloo avec Puigdemont le 14 janvier pour fixer la position de rejet du budget, tout comme ERC qui a la même position. Les deux partis attendent toujours un geste de Sanchez (en faveur des prisonniers et de l’autodétermination). La réponse de Sanchez a été de refuser de rencontrer la plate-forme des eurodéputés pour le dialogue UE-Catalogne. En revanche Maria Dolores de Cospedal, ancienne ministre de Rajoy, dirigeante du PP et également membre de l’administration de José María Aznar, a été nommée par le ministère public au Tribunal suprême juste avant l’ouverture du procès contre les indépendantistes catalans.