Le président de la région Normandie, Hervé Morin, a fait des annonces le samedi 19 janvier concernant la langue et le patrimoine normands. Il souhaite mettre en place un « plan régional pour la sauvegarde et la valorisation de la langue normande ».
Depuis qu’il est à la tête de l’association des régions de France et a fortiori de la Normandie, il semble s’être découvert une fibre régionaliste. Et regarde avec beaucoup d’intérêt ce qui se fait en Bretagne. Il développe un marketing territorial qui n’est pas sans quelques polémiques. Par exemple la région Normandie a décidé de créer sa marque territoriale pour valoriser la région. Ils ont du débourser 140 000 € à un cabinet d’experts parisien pour finalement arriver au nom de… Normandie ! Quoi qu’il en soit il souhaite voir les Normands aussi fiers que les Bretons à propos de leur identité et de leur langue.
C’est de l’Abbaye-aux-Dames à Caen que Hervé Morin a annoncé la mise en place d’un « plan régional », à l’occasion d’un colloque sur le « parler normand ». Il souhaite « réintroduire le normand dans les écoles primaires, proposer une option normand au collège et au lycée : tels sont les projets de la Région pour faire valoir le patrimoine immatériel. »
Il semble également s’inspirer de ce que la région Bretagne a fait récemment puisqu’il a promis que sera réalisée une enquête sociolinguistique. C’est très difficile de savoir combien de personnes parlent le normand. Les chiffres varient, mais les estimations tournent souvent autour de 30 000 locuteurs. On retrouve des problématiques similaires au gallo en Haute-Bretagne sur la dénomination de la langue. L’étude en question permettra sans doute d’en savoir plus. Hervé Morin a également annoncé la création d’un atlas linguistique sonore ou encore le financement d’un programme de recherche sur le parler normand. Il promet aussi la création d’une académie de la langue normande.
Pour « bâtir l’identité normande », la région veut communiquer auprès du grand public pour que « chacun se réapproprie cette langue », a précisé Hervé Morin. Des cafés normands et des temps d’échanges sur la langue normande seront organisés deux fois par an.
Des panneaux signalétiques en normand devraient aussi être installés à l’entrée et à la sortie des communes, comme cela se fait déjà quelques fois quand les conseils municipaux y sont favorables. Pas d’annonce concernant le futur budget de cette politique linguistique par contre. L’opposition socialiste à la région a déjà fait part de son désaccord en dénonçant la gabegie que coûterait cette politique linguistique alors que des SDF sont dans la rue.