L’affaire du tilde s’exporte en Catalogne !

Pour qui est attentif, le ñ a été très présent en Bretagne cet été ! On l’a vu dans des festivals comme aux Vieilles Charrues de Carhaix ou à l’Interceltique de Lorient, on l’a aussi vu sur les routes du Tour de France. Il est devenu à lui seul un symbole du mépris de la langue bretonne en France ! Un mépris incompréhensible au-delà des Pyrénées.

C’est un article du Courrier International du 10 août 2018 qui relaye l’information. Selon El Periodico de Catalunya, depuis Barcelone, la stupeur est de taille devant l’absurdité du combat juridique opposant les militants bretons et l’administration française. En cause : la reconnaissance officielle d’un signe diacritique, le tilde. Inconnu dans l’orthographe française, le ñ est banni des registres de prénoms. Une information « si surréaliste que l’on croirait à une fake news » selon l’édition catalane du quotidien ! Il faut dire qu’en Espagne, le tilde est monnaie courante. « En dépit des apparences, il ne s’agit pas d’un cas isolé ou d’un petit détail sans importance » souligne encore le journal. Il s’agit ni plus ni moins de la reconnaissance des minorités culturelles sur le sol de la République française. Ainsi, si le petit Fañch a été débouté, il en sera de même des Peña et des Iñaki !

L’article n’est pas passée inaperçu et l’association Skoazell Vreizh qui soutient la démarche juridique des parents de Fañch s’en est réjouit. L’été n’est pas fini donc ouvrez l’œil. Et rendez-vous le 8 octobre, à Rennes, pour le procès en appel.

> Gael Briand

Journaliste. Géographe de formation, Gael Briand en est venu au journalisme par goût de l'écriture et du débat. Il est rédacteur en chef du magazine Le Peuple breton depuis 2010. Il a également écrit « Bretagne-France, une relation coloniale » (éditions Ijin, 2015) et coordonné l'ouvrage « Réunifier la Bretagne ? Région contre métropoles » (Skol Vreizh, 2015). [Lire ses articles]