Un décret du 6 juillet a été publié le 8 au Journal Officiel. Il porte sur un accord « entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de l’Australie relatif au retraitement en France d’éléments combustibles nucléaires irradiés australiens ».
On y apprend que le Président de la République, le Premier Ministre et le Ministre des affaires étrangères français ont validé un accord passé en 2016 entre AREVA et l’Australian Nuclear Science and Technology Organisation pour retraiter « une quantité maximale de 3,6 tonnes de combustible nucléaire usé provenant du réacteur OPAL, éventuellement modifié ». Le dit combustible nucléaire usé doit arriver en France entre la date d’entrée en vigueur de l’accord [le 8 juin 2018] et le 31 décembre 2030 et son traitement est prévu entre le ler janvier 2019 et le 31 décembre 2034.
Non content d’être la première puissance nucléocrate du monde, la France se spécialise-t-elle dans le traitement des déchets nucléaires des autres ? Dans un communiqué, l’Union démocratique bretonne s’oppose à « cet énième étape de la fuite en avant du lobby nucléaire français. La circulation mondiale des déchets envisagée, si elle n’est pas nouvelle dans son principe, entraînera un surcroît de risque d’accident ou de sabotage durant toute la durée du transport. Une fois arrivés en France, ces déchets impliqueront la circulation de trains chargés de matières radioactives, faisant courir des risques de contamination à tous les territoires traversés. »
Le code français de l’environnement dispose qu’« est interdit le stockage en France de déchets radioactifs en provenance de l’étranger ainsi que celui des déchets radioactifs issus du traitement de combustibles usés et de déchets radioactifs provenant de l’étranger », mais que « des combustibles usés ne peuvent être introduits sur le territoire national qu’à des fins de retraitement, de recherche ou de transfert entre États étrangers. Des déchets radioactifs ne peuvent être introduits sur le territoire national qu’à des fins de traitement ou de transfert entre États. L’introduction de déchets radioactifs ou de combustibles usés à des fins de traitement ou de retraitement ne peut être autorisée que dans le cadre d’accords intergouvernementaux et qu’à la condition que les déchets radioactifs issus après traitement de ces substances ne soient pas entreposés en France au-delà d’une date fixée par ces accords ».
L’usage du nucléaire est irresponsable à de multiples titres. Les puissances nucléaires devraient être à même de garder sur leur sol leurs déchets et de les retraiter. Comme le rappelle le porte-parole de l’UDB, « la France n’arrive déjà pas à gérer ses propres déchets nucléaires, et est embourbée dans un projet d’enfouissement légitimement contesté à Bure. Au lieu d’importer de nouveaux déchets et de nouveaux problèmes, elle ferait bien de se concentrer sur le seul objectif responsable en matière de nucléaire : travailler à en sortir ».