Alors que l’on reproche au Rassemblement National (ex-FN) d’avoir détourné 7 millions d’euros durant la période 2009-2017 au Parlement européen, les juges ont demandé la saisie de 2 millions d’euros d’aide publique. Depuis, Marine Le Pen utilise son temps de parole pour se plaindre et les médias relayent…
« Dès lundi, le RN ne pourra plus mettre en oeuvre aucune activité politique » a estimé la présidente du parti, ajoutant qu’il sera « mort à la fin du mois d’août ». Pour Marine Le Pen, il faut résister à cette « dictature qui veut tuer le premier parti d’opposition » et a lancé un appel aux dons.
On connaît la propension du RN/FN à se plaindre. Lors de chaque élection présidentielle, on entend dire que le parti manque de signatures. Là encore, c’est un complot contre lui et pas du tout, bien sûr, une sanction contre une fraude massive ! Mais le plus choquant est sûrement la complaisance de la presse à l’égard du Rassemblement Nationale. Gwenael Henry, trésorier de l’UDB, rappelle que « le parti (RN) encaissera chaque année que durera cette législature la bagatelle de 4 246 446 €, rien que sur la première fraction de financement public. Que la justice mette en réserve 2 millions d’euros (47 %) uniquement pour cette première année pour garantir le paiement des amendes justifiées imputées à ce parti et il restera encore au RN pratiquement autant de financement public qu’au PS [2 393 661 € pour rappel]. »
La réalité, c’est que Marine Le Pen utilise cette saisie pour camoufler la gestion financière désastreuse du parti. « Les comptes déposés à la CNCCFP pour l’exercice 2016 font état d’une dette globale de 15 340 700 € et d’une perte de 1 322 398 €, soit près de 10 % du compte de résultat », explique Gwenael Henry.
Avant de prétendre vouloir gérer la France, en terme de crédibilité, il vaudrait commencer par gérer correctement sa boutique. De son côté la presse hexagonale devrait donner toute l’information afin de stopper les jérémiades des cadres du RN, qui sont destinées à faire pleurer dans les chaumières, pour que les militants (souvent les plus modestes) passent à la caisse.