L’ouverture d’une classe français-breton à Bruz risque d’entraîner la fermeture d’une 6ème bilingue à Rennes. Depuis 3 mois déjà, plusieurs familles des filières Div Yezh de Bruz et des écoles Diwan de Rennes réclament une rencontre avec Mme la Rectrice en vue de scolariser leurs enfants en filière bilingue dans le collège Anne de Bretagne, à Rennes, seul collège à proposer un enseignement à parité horaire dans le département d’Ille-et-Vilaine.
« Lors du dernier CALR (Conseil Académique des Langues Régionales), l’ouverture sous réserve d’effectifs suffisants d’une filière bilingue au collège Pierre Brossolette de Bruz a bien été validée conformément à la carte des pôles mais n’a jamais été conditionnée à la fermeture d’une classe sur le collège Anne de Bretagne à Rennes », c’est ce que précise un courrier du 7 juin envoyé par Loig Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, à Madame la Rectrice. Qui plus est, l’ouverture à Bruz concerne deux matières contre cinq au collège Anne de Bretagne. Pour résumer : le compte n’y est pas et ce qui aurait pu s’apparenter à une avancée se traduirait dans les faits par un recul de l’enseignement du breton en Ille-et-Vilaine.
Dans un communiqué, les parents d’élèves concernés explique que « depuis cette annonce de fermeture, les familles subissent une forte pression de l’administration qui, pour organiser les affectations en 6ème bilingue, s’est reposée sur une erreur d’appréciation des effectifs à prendre en considération. Elle comptabilise 38 élèves venant du secteur public (28 Div Yezh Rennes et 10 Div Yezh Bruz). La réalité sur la métropole rennaise est tout autre : les services de l’éducation nationale ne prennent pas en compte les 16 enfants de CM2 de Diwan dans les effectifs de départ et auraient dû se baser sur 54. » Ces parents argumentent en faveur du maintien de la deuxième classe de 6ème au collège Anne de Bretagne en expliquant que la Convention spécifique pour la transmission des langues de Bretagne signée par l’État stipule que « le nombre de classes (et d’élèves) bilingues dans un établissement n’est pas limité » et que « la capacité globale du collège n’est pas atteinte (800 élèves scolarisés pour une capacité de 1000) ». Ils craignent des fratries séparées, un arrêt brutal dans le cursus en breton de leurs enfants, l’anéantissement de leur projet éducatif et une désorganisation de leur vie quotidienne déjà compliquée pour les familles ayant choisi une filière bilingue (du fait de la faiblesse de l’offre et donc de l’éloignement des classes). En oubliant les élèves de Diwan dans ses prévisions, le Rectorat organiserait donc le déclin du breton à Rennes.
Le collectif des parents a lancé une pétition et donne rendez-vous à 16h devant le Rectorat lundi prochain (9 juillet) où se tiendra le Conseil Académique des Langues Régionales.