
Le syndicat SNES a organisé hier un conseil syndical à Rennes autour du métier de professeur de breton et de gallo dans le second degré public (collèges et lycées). Une vingtaine de professeurs s’est présentée sur environ 80 en tout. Ils sont inquiets car ils travaillent dans des conditions particulières, très différentes des autres enseignants. Le plus souvent ils travaillent dans deux ou trois établissements, voire quatre parfois, quand la norme est à un ou deux établissements. Ils peuvent avoir jusqu’à neuf niveaux différents, quand la norme est à trois. Et ils peuvent voire doivent enseigner deux matières différentes puisque le CAPES de breton est bivalent (anglais, histoire-géographie, mathématiques et français). Autant dire que leur emploi du temps est très émietté…
Toutes ces conditions rendent difficiles l’intégration et l’investissement dans les établissements, crées de la fatigue supplémentaire. L’un d’eux fait jusqu’à 1 450km par mois car ses deux établissements se trouvent à une longue distance, dans deux départements différents. Or l’investissement que l’on demande aux professeurs est très important, en particulier quand il faut créer et stabiliser une filière bilingue. Ce manque de stabilité se ressent chez les professeurs. Et cela peut avoir une incidence sur la pérennité des filières.
L’inquiétude se porte également sur les options de breton et de gallo. Il y a un grand risque de perte à ce niveau. L’enveloppe budgétaire pour la filière bilingue et les options n’évolue pas alors que le nombre de classes bilingues augmente. C’est donc sur les options que l’argent est prélevé. Pourtant ces options sont d’une grande importance car elles ne concernent pas les mêmes élèves et permettent de sensibiliser plus d’élèves à la culture bretonne. À l’heure actuelle il y a environ 2 000 élèves en option et 900 en filière bilingue. Il y a quelques années il y avait encore 3 000 élèves en option. 10 fermetures de classes ont eut lieu cette année, une douzaine à la rentrée prochaine. D’ici deux ans on pourrait avoir perdu le quart. Il y a un manque de visibilité autour de ces options ce qui fait que les effectifs sont bien souvent faibles.
Les professeurs demandent une meilleure organisation de la répartition des postes de breton en prenant en compte leur avis pour que la répartition soit plus efficace. Ils demandent une augmentation de l’enveloppe budgétaire pour répondre à l’augmentation de la filière bilingue. Et ils souhaitent voir la création d’une carte des pôles pour l’option également, elle existe déjà pour les filières bilingues.