La guerre au Rojava semble loin. Elle l’est beaucoup moins quand on apprend la mort de combattants que l’on connaît. Kendal Breizh, militant libertaire breton, est tombé.
L’émotion était vive au local de l’association des Kurdes de Rennes (Amara) en apprenant le décès de Kendal Breizh. Ce militant internationaliste, originaire de Bretagne, a été tué au cours d’un bombardement de l’armée turque contre le canton d’Afrîn où il s’était rendu après avoir lutté contre l’État islamique, d’abord à Raqqa puis dans la région de Deir-ez-Zor.
Brittophone, Kendal Breizh avait choisi dès son départ de communiquer avec différents médias militants en Bretagne pour témoigner de ce qu’il vivait. Le Peuple breton avait été de ceux-là. Aussi, il est tout à fait logique que lui soit rendu ici un hommage.
Anti-impérialiste, anti-fasciste, anti-sexiste et écologiste, favorable aux idées du municipalisme libertaire et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, Kendal Breizh avait rejoint les YPG. Il avait suivi une formation, appris le kurmanji. Depuis peu, il avait donné sa véritable identité à plusieurs amis restés en Bretagne et prévenu sa famille. Lors de notre dernier échange, il nous avait expliqué (en breton) qu’« à côté d’Afrîn, les combats à Raqqa ha Deir-ez-Zor étaient faciles », qu’« Afrîn était beaucoup plus dur et plus dangereux » et que c’était la raison pour laquelle il avait décidé de faire savoir à quelques uns où il était. Une cérémonie à sa mémoire aura lieu d’ici peu en Bretagne.